Bordeaux 2000‑2022 : panorama des millésimes et appellations à chérir… ou à fuir

2000 – 2005 : les classiques revisités

  • 2000 : millésime solaire, très homogène. Les merlots mûrissent parfaitement tout en restant frais. Grands succès en rive droite (Pomerol, Saint‑Émilion) et dans les appellations satellites ; les meilleurs crus du Médoc rivalisent avec eux.
    À privilégier : Pomerol, Saint‑Émilion et Pauillac.
    À éviter : Sauternes/Barsac (millésime médiocre) et Pessac‑Léognan blanc.

  • 2001 : retour à un style plus classique ; maturation lente, tanins fins et arômes de fruits rouges. Les liquoreux de Sauternes/Barsac sont particulièrement réussis grâce à une botrytisation régulière.
    À privilégier : Sauternes/Barsac, Pessac‑Léognan blanc et Saint‑Julien.
    À éviter : certains Pomerol et Saint‑Émilion, plus austères.

  • 2002 : millésime traditionnel, sauvé par un septembre chaud après un été frais. La rive gauche (Cabernet Sauvignon) domine ; Pomerol et Saint‑Émilion offrent des vins verts et peu mûrsthewinecellarinsider.com.
    À privilégier : Pauillac, Saint‑Julien, Haut‑Médoc (vins cabernets)thewinecellarinsider.com.
    À éviter : Pomerol et Saint‑Émilion (tannins rustiques)thewinecellarinsider.com, certains liquoreux mollassons.

  • 2003 : canicule historique. Beaucoup de vins sont surmûrs, riches en alcool et parfois déséquilibrés. Les meilleurs réussissent des vins chaleureux et concentrés, notamment à Saint‑Estèphe et dans le Médoc nord.
    À privilégier : Saint‑Estèphe, Médoc nord, Haut‑Médoc.
    À éviter : Saint‑Émilion et Pomerol (souvent surmûrs) et certains Sauternes lourds.

  • 2004 : plus grande récolte de l’histoire bordelaise. Été frais et pluvieux, mais septembre ensoleillé ; les rendements élevés rendent le millésime hétérogènethewinecellarinsider.com. Les meilleurs vins montrent une belle fraîcheur mais certains présentent des notes de verdure.
    À privilégier : Saint‑Julien et Pauillac (Leoville Poyferré, Pichon Lalande…) ainsi que Angelus, Pavie et Larcis‑Ducasse sur la rive droitethewinecellarinsider.com.
    À éviter : les entrées de gamme du Médoc qui n’ont pas trié leur récolte et les Sauternes moyens.

  • 2005 : unanimement salué comme exceptionnel : maturité parfaite, structure et fraîcheur. Les vins ont une longévité remarquable.
    À privilégier : Saint‑Julien, Pauillac, Pessac‑Léognan (rouges et blancs) et les Côtes (Castillon, Francs).
    À éviter : certains Pomerol jugés moins flamboyants et quelques liquoreux très sucrés.

2006 – 2010 : variations et contrastes

  • 2006 : année fraîche et humide. Les vins rouges sont structurés et parfois austères ; seuls les terroirs sérieux brillent.
    À privilégier : Saint‑Julien (Léoville‑Poyferré, Langoa Barton), Côtes de Castillon/Francs et quelques Sauternes (Yquem, Doisy Daëne).
    À éviter : Pessac‑Léognan rouges (souvent durs), Pomerol et Lalande‑de‑Pomerol.

  • 2007 : millésime difficile et pluvieux. Les rouges sont légers et doivent être bus jeunes ; les blancs secs et Sauternes s’en sortent mieux.
    À privilégier : Sauternes/Barsac, Pessac‑Léognan blanc et quelques rouges souples du Médoc.
    À éviter : Saint‑Émilion et Pomerol (tanins verts), la plupart des Médocs austères.

  • 2008 : année fraîche mais ensoleillée en fin de saison, donnant des rouges tendus, avec une belle acidité.
    À privilégier : Pauillac et Saint‑Julien (vins droits et élégants), Pomerol.
    À éviter : appellations de second rang du Médoc et Saint‑Émilion dilués.

  • 2009 : millésime de maturité extrême. Les rouges sont opulents, riches en alcool et très séduisants jeunes ; hétérogénéité notable entre propriétés.
    À privilégier : Pomerol et Saint‑Émilion (vins luxuriants), Pauillac et Margaux.
    À éviter : certains Saint‑Estèphe et Haut‑Médoc en surmaturité.

  • 2010 : grande année, plus structurée que 2009. Tanins puissants mais mûrs ; vins de longue garde.
    À privilégier : Pauillac, Saint‑Julien et Pomerol.
    À éviter : quelques appellations satellites dont les merlots n’ont pas mûri.

2011 – 2015 : modernité et sélections

  • 2011 : millésime hétérogène, avec floraison précoce et été mitigé. Les crus de Pomerol et certaines Côtes de Bordeaux tirent leur épingle du jeu.
    À privilégier : Pomerol, Côtes de Castillon, quelques liquoreux élégants.
    À éviter : Médoc trop austère, Sauternes un peu maigres.

  • 2012 : conditions difficiles (pluie, grêle, coulure). Les merlots précoces de Pomerol s’en sortent bien, mais les Médocs sont plus légers.
    À privilégier : Pomerol, Lalande‑de‑Pomerol, certains Saint‑Émilion.
    À éviter : Haut‑Médoc, Margaux et Sauternes.

  • 2013 : très compliqué, avec un été frais et pluvieux. Les rouges sont légers et acidulés ; les blancs secs sont brillants.
    À privilégier : Pessac‑Léognan blanc et Sauternes (liquoreux fins).
    À éviter : quasiment toutes les appellations rouges (Médoc et rive droite).

  • 2014 : année océanique, plutôt équilibrée. Tanins modérés et finale fraîche ; de bons rapports qualité‑prix.
    À privilégier : Pauillac, Saint‑Estèphe et Pessac‑Léognan blanc.
    À éviter : certaines parcelles de Saint‑Émilion et Sauternes manquant de concentration.

  • 2015 : superbe millésime, chaud mais sans excès. Large palette de vins entre 15 et 18/20 ; Côtes de Castillon et Francs surprennent agréablement.
    À privilégier : Pomerol, Saint‑Émilion, Pessac‑Léognan rouge et les appellations satellites (Castillon, Francs).
    À éviter : quelques Médocs où le boisé domine et certains liquoreux manquant de fraîcheur.

2016 – 2020 : renouveau et précision

  • 2016 : considéré comme une référence moderne. Un printemps pluvieux suivi d’un été sec et d’une arrière‑saison lumineuse a produit des rouges d’un équilibre magistral.
    À privilégier : Pauillac, Saint‑Julien, Pomerol.
    À éviter : certains Sauternes manquant de concentration, quelques Saint‑Estèphe austères.

  • 2017 : gel printanier important, production réduite. Vins fins et fruités, à boire plutôt jeunes.
    À privilégier : Pessac‑Léognan blanc, Barsac/Sauternes et quelques Pomerol précoces.
    À éviter : Médoc et Saint‑Émilion souvent maigres.

  • 2018 : millésime chaud avec des rendements généreux. Vins concentrés mais gardant une acidité suffisante grâce aux nuits fraîches.
    À privilégier : Saint‑Émilion, Pomerol, Pauillac.
    À éviter : certaines parcelles de Saint‑Estèphe et de Sauternes manquant de fraîcheur.

  • 2019 : très homogène et équilibré. La plupart des vignobles ont produit des vins séduisants, avec des tanins mûrs et une belle fraîcheur.
    À privilégier : Pauillac, Saint‑Julien et Pomerol.
    À éviter : peu d’appellations à proscrire, si ce n’est quelques Bordeaux supérieurs dilués.

  • 2020 : conditions chaudes et sèches. Les vins présentent un fruit intense et des degrés d’alcool élevés, mais les meilleurs conservent de la tension.
    À privilégier : Pomerol, Saint‑Émilion et Pessac‑Léognan.
    À éviter : Sauternes souvent déséquilibrés, quelques Margaux en surmaturité.

2021 – 2022 : défis climatiques

  • 2021 : gel sévère et forte pression du mildiou. Les rouges sont plus légers mais offrent des profils plus frais ; les dégustations montrent des scores entre 14 et 16/20.
    À privilégier : Pessac‑Léognan blanc et quelques rouges de la rive droite.
    À éviter : Médoc et liquoreux très affectés par le gel.

  • 2022 : année de chaleur et de sécheresse record. Les rendements sont faibles, les degrés élevés, mais certains domaines réalisent des vins surprenamment équilibrés.
    À privilégier : Saint‑Émilion (Canon, Beauséjour DL), Pomerol et les crus du Médoc qui ont conservé de la fraîcheur.
    À éviter : quelques appellations de plaines argileuses où la chaleur domine et certains blancs manquant d’acidité.

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