Du verre à la plume

Dégustations, histoires et terroirs à partager

Par Fabian Barnes

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2012 - Le charme de l’équilibre

Lecture en 2 min

2012 fut un millésime de contrastes, exigeant mais plein de charme. Après un printemps compliqué et un été irrégulier, Bordeaux a su transformer l’adversité en finesse. Grâce à un mois de septembre lumineux, les vins affichent une maturité douce, des tanins souples et un fruit expressif. Moins puissants que leurs aînés, ils séduisent par leur naturel et leur équilibre. 2012, c’est Bordeaux dans sa version la plus humaine — sincère, harmonieux et accessible.

Analyse météo

L’année s’ouvre sur un hiver froid et humide, suivi d’un printemps difficile, marqué par des pluies fréquentes et un débourrement tardif. La floraison, irrégulière, engendre des rendements modestes. Mais à partir de la mi-juillet, le temps s’assagit : l’été devient chaud et sec, permettant une maturation progressive. Septembre, chaud et ensoleillé, parachève la réussite. Les vendanges se déroulent dans de bonnes conditions, avec des raisins équilibrés, à la maturité phénolique aboutie. Les vins présentent un fruit pur, une structure souple, une acidité fraîche : la grâce née de la patience.

Rive droite

Sur la rive droite, 2012 offre des vins charmeurs, expressifs, au fruit généreux. Les merlots, cueillis à pleine maturité, livrent des rouges suaves, soyeux, d’une grande accessibilité. Saint-Émilion se distingue par la rondeur de ses textures et la précision de ses finales : les terroirs calcaires confèrent fraîcheur et équilibre, tandis que les argiles accentuent le velouté. Pomerol rayonne de sensualité, avec des vins charnus, tendres, sans excès. Dans les Côtes, notamment à Castillon et Francs, les vins se montrent sincères, lumineux, portés par un fruit éclatant. Une rive droite joyeuse et équilibrée, au charme immédiat.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves expriment un profil plus classique, parfois austère dans leur jeunesse mais d’une grande précision. Les cabernets sauvignons, bien mûris en fin de saison, livrent des vins élégants, droits et équilibrés. Saint-Julien brille par sa tenue et sa finesse ; Pauillac par sa structure ferme et ses tanins denses mais mûrs. Saint-Estèphe affiche une belle vigueur, tout en préservant fraîcheur et droiture. Margaux se montre délicat, floral, soyeux. À Pessac-Léognan, les rouges séduisent par leur fruit éclatant, leur trame souple et leur pureté aromatique. Une rive gauche sobre, équilibrée, à la fois sérieuse et gourmande.

Blancs secs

Très beaux résultats pour les blancs secs. Les conditions de fin d’été ont favorisé la maturité des sauvignons, donnant des vins expressifs et vifs. Arômes d’agrumes mûrs, de pêche blanche, de fleurs et de pierre chaude. Les sémillons apportent une texture ample, équilibrée par une acidité bien présente. Des blancs francs, lumineux, à la fois précis et charmeurs.

Liquoreux

Année difficile pour le Sauternais, marquée par une botrytisation tardive et irrégulière. Les crus les plus rigoureux ont néanmoins produit des vins d’une belle pureté, plus légers mais élégants. Notes de miel clair, d’abricot frais, de fleurs et d’écorce d’agrumes. Des liquoreux fins, aériens, tout en subtilité, qui privilégient la fraîcheur à la richesse.

Conclusion

2012 s’impose comme un millésime d’équilibre et d’harmonie. Les rouges sont suaves, soyeux, lumineux ; les blancs nets et expressifs ; les liquoreux délicats. Sans ostentation, Bordeaux retrouve ici le charme simple de la justesse.

Un millésime de sincérité et de mesure, à la fois accessible et racé — la beauté tranquille de l’équilibre.

Le tour des appellations – Coups de cœur

*(Sélection issue des dégustations primeurs)*

**Saint-Émilion :** Pavie-Macquin, Larcis Ducasse, Canon, Clos Fourtet, La Gaffelière

**Pomerol :** Clinet, La Conseillante, Gazin, Beauregard

**Castillon & Francs :** Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot

**Pessac-Léognan :** Domaine de Chevalier, Smith Haut Lafitte, Pape Clément, Malartic-Lagravière

**Saint-Julien & Pauillac :** Léoville-Barton, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Baron, Grand-Puy-Lacoste

**Margaux :** Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla, Giscours

**Liquoreux :** Coutet, Suduiraut, Doisy-Daëne, Guiraud

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2011 - L’instinct du vigneron

Lecture en 2 min

Après les géants 2009 et 2010, 2011 fut une année d’équilibre fragile et de précision. Un millésime de transition, plus capricieux, où l’observation et la réactivité ont fait toute la différence. Là où la vigne a été accompagnée avec mesure, les vins se révèlent frais, élégants, sincères. Moins spectaculaires mais souvent très justes, ils expriment le retour à une dimension humaine : 2011, le millésime de la main du vigneron.

Analyse météo

Le millésime 2011 s’ouvre sur un hiver sec et froid, suivi d’un printemps étonnamment chaud et précoce. La floraison, rapide et homogène, laisse présager une récolte généreuse. Mais l’été, marqué par des variations brutales, impose une vigilance constante : chaleur précoce, orages, puis un mois d’août plus frais ralentissent la maturation. Septembre, sec et lumineux, vient sauver la récolte, assurant des vendanges sereines sur les terroirs les mieux situés. Les raisins présentent des maturités hétérogènes : sucres modérés, tanins fermes, acidité bien présente. Un millésime d’ajustement, exigeant, où la précision a dicté la réussite.

Rive droite

Sur la rive droite, les terroirs argilo-calcaires ont fait la différence. Les merlots, précoces, ont été récoltés tôt, offrant des vins d’un beau fruité et d’une fraîcheur savoureuse. Saint-Émilion s’exprime dans un registre classique : fruits rouges frais, tanins fins, allonge minérale. Les terroirs calcaires ont préservé tension et équilibre, donnant des vins précis et digestes. Pomerol, plus solaire, livre des rouges ronds, veloutés, mais sans excès. Dans les Côtes, Castillon et Francs se distinguent par leur franchise et leur éclat, soutenus par une belle acidité naturelle. Une rive droite sincère, fine, pleine de clarté.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves signent un millésime contrasté mais élégant. Les cabernets sauvignons, bien réussis sur les terroirs profonds, offrent des vins équilibrés, plus droits que puissants. Saint-Julien se distingue par sa régularité, avec des tanins fins et des finales nettes. Pauillac affiche davantage de fermeté mais conserve un fruit pur et une grande fraîcheur. Saint-Estèphe, plus robuste, a produit des vins solides, au caractère affirmé. Margaux, grâce à son homogénéité climatique, offre des vins charmeurs, floraux et délicats. Pessac-Léognan brille par son équilibre et son éclat aromatique, avec des rouges fins et persistants. Une rive gauche sobre, racée, fidèle à la main du vigneron.

Blancs secs

Très belle réussite pour les blancs secs en 2011. Les conditions fraîches de fin de saison ont permis de conserver une acidité éclatante et une aromatique d’une grande précision. Les sauvignons livrent des arômes d’agrumes, de fleurs blanches et de pierre à fusil ; les sémillons apportent volume et gras. Les graves profondes signent des blancs droits, tendus, vibrants, d’une pureté admirable. Un millésime lumineux, parfaitement équilibré.

Liquoreux

2011 est une année historique pour le Sauternais. Les alternances d’humidité et de chaleur ont permis une botrytisation rapide et homogène. Les vins sont d’une richesse impressionnante, portés par une acidité éclatante. La concentration est magistrale : abricot rôti, miel, épices douces, zeste d’orange confite. Les plus beaux crus atteignent un niveau d’intensité et de pureté rare. Des liquoreux de légende, amples, longs, et d’une fraîcheur souveraine.

Conclusion

2011 récompense la vigilance et la précision. Un millésime exigeant, parfois inégal, mais capable de très belles réussites. Les rouges expriment fraîcheur, sincérité et justesse ; les blancs sont éclatants de pureté ; les liquoreux, sublimes.

Un Bordeaux de discernement et de mesure, où la main de l’homme a guidé la nature avec tact — la beauté de l’instinct maîtrisé.

Le tour des appellations – Coups de cœur

*(Sélection issue des dégustations primeurs)*

**Saint-Émilion :** Pavie-Macquin, Larcis Ducasse, Canon, Clos Fourtet, La Gaffelière, Beauséjour Bécot

**Pomerol :** La Conseillante, Clinet, Gazin

**Castillon & Francs :** Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot

**Pessac-Léognan :** Smith Haut Lafitte, Domaine de Chevalier, Pape Clément, Malartic-Lagravière

**Saint-Julien & Pauillac :** Léoville-Barton, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Baron, Pontet-Canet, Grand-Puy-Lacoste

**Margaux :** Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla, Giscours, Malescot Saint-Exupéry

**Liquoreux :** Yquem, Rieussec, Suduiraut, Coutet, Doisy-Daëne

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2010 - La force et la lumière

Lecture en 2 min

2010 est un millésime immense, dans la lignée des très grands classiques de Bordeaux. Après l’opulence solaire de 2009, il en offre le contrepoint parfait : puissance contenue, fraîcheur éclatante, équilibre souverain. Un millésime d’énergie et de densité, bâti pour la garde, où la profondeur rencontre la précision. 2010, c’est la force tranquille du grand Bordeaux : lumineux, droit, et magistralement construit.

Analyse météo

Le millésime 2010 se caractérise par une saison sèche, ensoleillée, mais sans excès. Le printemps, frais et sec, ralentit la croissance, assurant une floraison homogène. L’été, chaud mais ventilé, installe des conditions idéales : peu de pluies, une forte amplitude thermique, favorisant une maturité lente et complète. Les vendanges, sous un ciel limpide, se déroulent sereinement. Les raisins affichent une concentration exceptionnelle : peaux épaisses, sucres élevés, acidité préservée. Ce double équilibre — richesse et tension — confère aux vins une densité phénoménale et une précision inégalée.

Rive droite

Sur la rive droite, 2010 signe un millésime de grand équilibre. Les merlots, concentrés mais frais, allient profondeur et éclat. Saint-Émilion exprime une intensité rare, soutenue par la fraîcheur de ses calcaires : trames denses, tanins veloutés, finales tendues. Les terroirs argileux donnent des vins plus amples mais d’une droiture remarquable. Pomerol conjugue richesse et élégance : le fruit noir s’y fait soyeux, la texture satinée, la persistance majestueuse. Dans les Côtes, Castillon et Francs livrent des vins d’une pureté exemplaire, où la maturité s’accorde à la fraîcheur minérale. Une rive droite profonde, vibrante, d’une intensité calme et harmonieuse.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves trouvent en 2010 un terrain d’expression magistral. Les cabernets sauvignons, mûrs et toniques, livrent des vins puissants, droits, structurés, mais d’une grande précision aromatique. Saint-Julien brille par sa régularité : densité contenue, tanins d’une finesse ciselée, droiture absolue. Pauillac atteint des sommets : des cabernets racés, profonds, mentholés, à la fraîcheur souveraine. Saint-Estèphe conjugue force et équilibre, avec des tanins solides mais polis. Margaux offre des rouges d’une élégance aérienne, où la délicatesse florale répond à la puissance du fruit. À Pessac-Léognan, les rouges allient ampleur, tension et éclat : un style à la fois intense et lumineux. Une rive gauche d’architecture parfaite, alliant muscle et grâce.

Blancs secs

Les blancs secs de 2010 sont splendides. L’été sec et les nuits fraîches ont favorisé une maturité aromatique complète tout en préservant la tension. Les sauvignons livrent des notes d’agrumes, de buis et de pierre à fusil, tandis que les sémillons apportent volume et texture. Les graves profondes signent des vins cristallins, équilibrés, d’une allonge saline remarquable. Un millésime tendu, vibrant, d’une pureté exceptionnelle.

Liquoreux

2010 offre au Sauternais un très beau millésime, marqué par la régularité du botrytis. Les conditions d’arrière-saison ont permis des tries progressives, donnant des moûts concentrés mais équilibrés. Les vins allient intensité, tension et précision aromatique. Arômes d’abricot confit, de miel, d’ananas rôti et de zestes d’agrumes. Des liquoreux raffinés, longs, lumineux, d’un équilibre exemplaire — la pureté sans l’opulence.

Conclusion

2010 s’impose comme l’un des plus grands millésimes modernes de Bordeaux. Les rouges allient profondeur, droiture et énergie, les blancs éclat et tension, les liquoreux noblesse et équilibre. C’est un millésime de stature, à la fois puissant et lumineux, où chaque appellation exprime la vérité de son terroir.

Un Bordeaux monumental, d’une architecture classique, promis à un très long avenir — la force et la lumière réunies.

Le tour des appellations – Coups de cœur

(Sélection issue des dégustations primeurs)

Saint-Émilion : Pavie-Macquin, Larcis Ducasse, Canon, Clos Fourtet, La Gaffelière, Beauséjour Bécot

Pomerol : Clinet, La Conseillante, Gazin, Le Bon Pasteur

Castillon & Francs : Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot, Veyry

Pessac-Léognan : Smith Haut Lafitte, Domaine de Chevalier, Pape Clément, Les Carmes Haut-Brion, Malartic-Lagravière

Saint-Julien & Pauillac : Léoville-Barton, Léoville-Poyferré, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Baron, Pontet-Canet, Grand-Puy-Lacoste

Margaux : Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla, Giscours, Malescot Saint-Exupéry

Liquoreux : Yquem, Rieussec, Suduiraut, Coutet, Doisy-Daëne, Guiraud

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2009 - L’éclat solaire

Lecture en 2 min

2009 entre dans la légende des grands millésimes bordelais. Après une décennie contrastée, Bordeaux retrouve la perfection d’un climat généreux, où chaleur et fraîcheur se sont harmonieusement rencontrées. Des vins rayonnants, suaves, d’une maturité complète mais sans excès. 2009, c’est le Bordeaux du plaisir immédiat et de la profondeur tranquille : éclat du fruit, texture soyeuse, charme solaire — un millésime d’abondance et d’équilibre.

Analyse météo

Le cycle de 2009 fut presque idéal. Un printemps doux et sec assure une floraison homogène. L’été, chaud et lumineux, installe un ensoleillement exceptionnel sans canicule, accompagné de nuits fraîches qui préservent l’acidité. Septembre et octobre, secs et clairs, permettent une maturation lente, parfaite, jusqu’aux vendanges, qui se déroulent sous un ciel serein. Les raisins sont splendides : riches, colorés, aromatiques, aux tanins mûrs et veloutés. 2009 réunit tous les équilibres – puissance, suavité et fraîcheur.

Rive droite

Sur la rive droite, 2009 atteint des sommets de sensualité et d’harmonie. Les merlots, d’une maturité exemplaire, livrent des vins amples, onctueux, presque pulpeux, sans jamais tomber dans la lourdeur. Saint-Émilion séduit par la profondeur de ses textures et la volupté de son fruit, équilibrée par la fraîcheur naturelle des calcaires. Pomerol rayonne : un velouté inimitable, une intensité florale et un toucher de bouche soyeux. Dans les Côtes, notamment à Castillon et Francs, les vins affichent une énergie éclatante, portée par des tanins fins et un fruit lumineux. Une rive droite séductrice, riche et fluide à la fois, où l’opulence devient harmonie.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves signent un millésime d’anthologie. Les cabernets sauvignons atteignent une maturité exceptionnelle, conjuguant densité et fraîcheur. Saint-Julien impressionne par sa régularité et sa perfection d’équilibre : des vins pleins, précis, raffinés. Pauillac affiche un éclat monumental, alliant structure ferme, tanins soyeux et fraîcheur mentholée. Saint-Estèphe, plus accessible qu’à l’accoutumée, offre une chair savoureuse et une vigueur maîtrisée. Margaux enchante par sa finesse aromatique et son élégance florale. À Pessac-Léognan, les rouges conjuguent ampleur, pureté et allonge. Une rive gauche solaire, rayonnante, mais d’une tenue exemplaire : la chaleur maîtrisée par la main du terroir.

Blancs secs

2009, année chaude, favorise des blancs amples et expressifs. Les graves profondes ont toutefois su préserver leur tension naturelle, donnant des vins équilibrés, plus charmeurs que tranchants. Arômes de fruits exotiques, d’agrumes mûrs et de fleurs blanches, portés par une texture ronde et enveloppante. Des blancs sensuels, dorés par le soleil, à la fois généreux et harmonieux, parfaits dans leur jeunesse.

Liquoreux

2009 est un grand millésime pour le Sauternais. Les alternances idéales de chaleur et d’humidité ont favorisé une botrytisation progressive et complète. Les vins sont somptueux : puissants, amples, portés par une acidité fine. L’équilibre entre richesse et fraîcheur est magistral. Arômes d’abricot confit, de miel, d’ananas rôti, de fleur d’oranger et de safran. Des liquoreux de lumière, sensuels et éclatants, parmi les plus accomplis du siècle.

Conclusion

2009 incarne l’harmonie parfaite entre puissance et charme. Les rouges, d’une texture soyeuse et d’un éclat fascinant, conjuguent gourmandise et profondeur. Les blancs allient ampleur et équilibre, les liquoreux atteignent la grâce absolue. Un millésime solaire mais discipliné, capable de séduire dès aujourd’hui tout en promettant une garde immense.

Un Bordeaux de plénitude, d’énergie et de joie — l’éclat solaire dans toute sa maîtrise.

Le tour des appellations – Coups de cœur

(Sélection issue des dégustations primeurs)*

Saint-Émilion : Pavie-Macquin, Larcis Ducasse, Clos Fourtet, Canon, La Gaffelière

Pomerol : La Conseillante, Clinet, Gazin, Le Bon Pasteur

Castillon & Francs : Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot, Veyry

Pessac-Léognan : Smith Haut Lafitte, Domaine de Chevalier, Pape Clément, Malartic-Lagravière, Les Carmes Haut-Brion

Saint-Julien & Pauillac : Léoville-Barton, Léoville-Poyferré, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Baron, Pontet-Canet, Grand-Puy-Lacoste

Margaux : Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla, Giscours, Malescot Saint-Exupéry

Liquoreux :Yquem, Rieussec, Coutet, Suduiraut, Doisy-Daëne

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2008 - Le retour à la précision

Lecture en 2 min

2008 fut un millésime de contraste et de patience, sauvé par un automne lumineux. Après une année fraîche et capricieuse, Bordeaux signe des vins droits, précis, d’une pureté remarquable. Moins opulents que 2005 ou 2009, ils séduisent par leur fraîcheur et leur équilibre classique. 2008, c’est la victoire du temps et du travail, un millésime d’artisan plus que de miracle — l’élégance née de la maîtrise.

Analyse météo

L’hiver, froid et pluvieux, retarde le cycle végétatif. Le printemps reste frais, ponctué d’averses, ralentissant la floraison et provoquant une légère coulure. L’été, sans excès de chaleur, maintient les vignes dans une progression lente. Puis septembre arrive, salvateur : sec, ensoleillé, ventilé, il permet une maturation lente et complète. Octobre, lumineux, parachève la réussite, offrant des conditions de vendanges idéales. Les raisins sont sains, à la maturité phénolique parfaite, dotés d’une acidité vive et de tanins fins. 2008 récompense la patience et la précision du geste.

Rive droite

Sur la rive droite, 2008 brille par sa pureté. Les merlots, mûrs sans excès, offrent un fruit noir éclatant et une trame tendue. Saint-Émilion s’exprime dans un style raffiné et élancé : les terroirs calcaires donnent des vins pleins d’énergie, au grain serré et à la finale minérale. Les argiles livrent des rouges plus charnus mais toujours équilibrés. Pomerol charme par la densité de sa texture et la finesse de son toucher, tout en conservant fraîcheur et allonge. Dans les Côtes, Castillon et Francs livrent des vins sincères, au fruit croquant et à la structure droite. Une rive droite élégante, précise, d’un classicisme éclatant.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves trouvent en 2008 un terrain d’expression idéal pour les cabernets sauvignons. Le cycle long et les nuits fraîches ont favorisé une maturité lente et homogène. Saint-Julien incarne l’harmonie du millésime : densité mesurée, tanins fins, droiture. Pauillac livre des cabernets puissants mais équilibrés, d’une profondeur mentholée et d’une fraîcheur remarquable. Saint-Estèphe, d’une solidité exemplaire, s’est distingué par sa franchise et sa vigueur. Margaux charme par ses arômes floraux et son toucher soyeux, tandis que Pessac-Léognan livre des rouges d’une belle pureté, aux tanins précis et à la trame vibrante. Une rive gauche tendue, fine et longiligne — l’expression même du Bordeaux classique.

Blancs secs

Année très réussie pour les blancs secs. Les conditions fraîches ont permis de préserver tension et éclat aromatique. Les sauvignons livrent des arômes d’agrumes et de fleurs blanches, soutenus par la rondeur des sémillons. Les graves les plus profondes donnent des vins cristallins, longs, d’une précision minérale exemplaire. Des blancs racés, droits, au profil ciselé et raffiné.

Liquoreux

2008 offre une belle réussite pour le Sauternais. Après une floraison délicate, les conditions d’arrière-saison ont favorisé un développement progressif et homogène du botrytis. Les vins sont d’une grande pureté, alliant richesse et fraîcheur. Les arômes d’abricot confit, de miel, d’agrumes et de fleurs d’oranger s’y fondent dans une trame fine et équilibrée. Des liquoreux éclatants, précis, lumineux, d’une grande élégance.

Conclusion

2008 est un millésime d’équilibre et de justesse, né d’un travail méticuleux. Les rouges sont précis, droits, pleins d’énergie ; les blancs tendus et purs ; les liquoreux harmonieux et digestes. Ce n’est pas une année spectaculaire, mais une année exemplaire de classicisme et de sincérité.

Le triomphe du détail, la victoire du temps : Bordeaux dans son authenticité la plus noble.

Le tour des appellations – Coups de cœur

(Sélection issue des dégustations primeurs)

Saint-Émilion : Pavie-Macquin, Larcis Ducasse, Canon, Clos Fourtet, La Gaffelière

Pomerol : Gazin, La Conseillante, Clinet

Castillon & Francs : Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot

Pessac-Léognan : Domaine de Chevalier, Smith Haut Lafitte, Pape Clément, Malartic-Lagravière

Saint-Julien & Pauillac : Léoville-Barton, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Baron, Grand-Puy-Lacoste

Margaux : Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla, Giscours

Liquoreux : Rieussec, Coutet, Doisy-Daëne, Suduiraut

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2007 – La grâce fragile

Lecture en 2 min

2007 s’inscrit comme un millésime à part, délicat et singulier. Après plusieurs années chaudes et structurées, Bordeaux retrouve ici un profil plus frais, plus immédiat, empreint d’élégance et de légèreté. Les vins sont souples, aromatiques, d’une grande buvabilité. Ce n’est pas une année de puissance, mais de finesse et de charme. Un Bordeaux gracieux, sincère, lumineux — la grâce fragile d’une année difficile mais touchante.

Analyse météo

2007 débute par un hiver doux et un printemps précoce, favorisant un débourrement rapide. Mais la suite du cycle est marquée par des conditions capricieuses : un été frais et humide ralentit la maturation, suscitant l’inquiétude. Heureusement, un mois de septembre exceptionnel, chaud et sec, sauve la récolte. Ce retour du soleil permet de concentrer les baies et d’assurer une maturité phénolique correcte. Les vendanges, menées tardivement, se déroulent dans une atmosphère lumineuse. Les raisins présentent un profil classique : acidité fraîche, tanins souples, arômes purs. 2007, c’est la revanche de la patience et du tri minutieux.

Rive droite

Sur la rive droite, 2007 met en valeur la précision plus que la force. Les merlots, cueillis à pleine maturité, livrent des vins charmeurs, aux tanins soyeux et à la texture fluide. Saint-Émilion séduit par ses arômes de fruits rouges frais et sa bouche caressante. Les terroirs calcaires, plus frais, apportent droiture et allonge, tandis que les argiles confèrent un surcroît de rondeur. À Pomerol, les vins affichent un velouté délicat, plus juteux que puissant. Dans les Côtes, Castillon et Francs signent des rouges sincères, digestes, d’un fruit éclatant. Une rive droite tendre et équilibrée, au charme immédiat.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves ont connu une année contrastée, mais les meilleurs terroirs ont triomphé. Les cabernets sauvignons, bien mûris par le bel automne, offrent des vins fins, droits et élégants. Saint-Julien se distingue par sa précision et sa pureté aromatique. Pauillac, plus ferme, conserve sa stature classique mais dans un registre accessible. Saint-Estèphe, d’ordinaire robuste, montre une belle souplesse de texture. Margaux rayonne par ses parfums floraux et sa douceur de tanin. À Pessac-Léognan, les rouges conjuguent fraîcheur, équilibre et éclat de fruit. Une rive gauche gracieuse, fidèle à l’esprit du millésime : élégance avant tout.

Blancs secs

2007 est une grande année pour les blancs secs. Les conditions fraîches et sèches de fin de saison ont permis une maturité parfaite des sauvignons, préservant tension et éclat aromatique. Les vins allient intensité et vivacité : agrumes, fleurs blanches, fruits à chair blanche. Les graves profondes livrent des blancs d’une pureté remarquable, à la fois vifs, précis et persistants. Un millésime d’anthologie pour les amateurs de blancs tendus et ciselés.

Liquoreux

Année exceptionnelle pour le Sauternais. Les alternances d’humidité et de chaleur ont favorisé une botrytisation progressive et homogène. Les moûts sont riches, concentrés, d’une pureté éclatante. Les vins conjuguent intensité et fraîcheur, avec des arômes d’abricot confit, de miel et de zestes d’agrumes. L’équilibre sucre-acidité est remarquable, offrant des liquoreux lumineux, profonds et digestes. Des vins d’exception, d’une grâce absolue.

Conclusion

2007 ne cherche pas la démonstration : il célèbre la finesse et la sincérité. Les rouges sont souples, parfumés, harmonieux ; les blancs d’une précision cristalline ; les liquoreux sublimes. C’est un millésime d’équilibre léger, accessible et raffiné, qui séduit par sa fraîcheur et sa transparence.

Un Bordeaux de charme plus que de puissance — la grâce fragile d’une année inattendue.

Le tour des appellations – Coups de cœur

(Sélection issue des dégustations primeurs)

Saint-Émilion : Pavie-Macquin, Larcis Ducasse, Canon, Clos Fourtet, La Gaffelière

Pomerol : Clinet, La Croix de Gay, Gazin

Castillon & Francs : Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot

Pessac-Léognan : Domaine de Chevalier, Smith Haut Lafitte, Pape Clément, Malartic-Lagravière

Saint-Julien & Pauillac : Léoville-Barton, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Baron, Grand-Puy-Lacoste

Margaux : Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla, Giscours

Liquoreux : Yquem, Rieussec, Suduiraut, Doisy-Daëne, Coutet

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2006 - La rigueur en héritage

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Après le triomphe harmonieux de 2005, 2006 s’ouvre sur une année plus contrastée, marquée par des conditions climatiques irrégulières. Ce millésime n’a pas la facilité de son prédécesseur, mais il en partage la précision et la structure. Les meilleurs terroirs ont su tirer parti de cette rigueur pour produire des vins profonds, droits, d’une grande tenue. 2006, c’est la beauté de la discipline : un Bordeaux classique, tendu, construit pour durer.

Analyse météo

L’hiver fut froid et humide, suivi d’un printemps doux favorisant une floraison homogène. L’été, chaud et ensoleillé, s’est révélé sec jusqu’à fin juillet, avant de connaître un mois d’août plus maussade, qui freina temporairement la maturité. Septembre, heureusement, apporta une alternance bienvenue de soleil et de vent, permettant aux raisins de parfaire leur maturité phénolique. Les vendanges furent échelonnées, parfois tendues par la météo, mais la sélection rigoureuse dans les chais fit la différence. Les raisins présentaient une maturité juste, des tanins fermes mais mûrs, et une acidité soutenue : des vins d’équilibre et de structure, taillés pour la garde.

Rive droite

Sur la rive droite, 2006 offre des profils contrastés selon les terroirs. Les merlots des sols argilo-calcaires ont particulièrement brillé : profondeur de fruit, fraîcheur et trame minérale. Saint-Émilion se distingue par des vins équilibrés, précis, d’une grande rectitude aromatique. La puissance du millésime se fond dans des tanins soyeux et une allonge élancée. Pomerol affiche davantage de chair et de rondeur, mais conserve la droiture qui caractérise l’année. Dans les Côtes, notamment à Castillon et Francs, la réussite est remarquable : les vins y sont sincères, structurés, soutenus par une énergie vibrante. Une rive droite solide, droite et pleine, empreinte de sérieux.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves retrouvent en 2006 un visage très classique. Les cabernets sauvignons, vendangés à parfaite maturité, signent des vins racés, puissants et droits. Saint-Julien incarne l’équilibre : densité, tanins serrés, finales nettes et allongées. Pauillac, plus austère dans sa jeunesse, déploie aujourd’hui un bouquet profond, mentholé et précis. Saint-Estèphe s’affirme dans un registre robuste mais d’une belle sincérité, avec des tanins fermes et nobles. Margaux séduit par son éclat floral et sa douceur de texture, tandis que Pessac-Léognan livre des rouges fins et persistants, où droiture et souplesse se marient. Une rive gauche sérieuse, élégante, bâtie sur la structure et la fraîcheur.

Blancs secs

2006 offre de très beaux blancs secs, précis et équilibrés. L’été modéré et les nuits fraîches de septembre ont permis de préserver une acidité vive. Les vins allient tension et ampleur : agrumes, fleurs blanches, notes fumées. Les graves profondes livrent des blancs ciselés, d’une belle longueur saline. Un millésime classique pour les amateurs de droiture et de pureté.

Liquoreux

Année complexe pour le Sauternais, mais les crus les mieux exposés ont produit des vins d’une grande élégance. Le botrytis s’est développé lentement, donnant des moûts plus légers mais d’une précision aromatique admirable. Les vins se distinguent par leur fraîcheur et leur équilibre, plus floraux que riches : miel clair, abricot frais, écorce d’agrumes. Des liquoreux digestes et raffinés, d’un style aérien et délicat.

Conclusion

2006 s’inscrit dans la lignée des grands classiques bordelais. Sans l’éclat immédiat de 2005, il impose par sa rigueur et sa longévité. Les rouges sont structurés, élégants, pleins de tenue ; les blancs précis et tendus ; les liquoreux délicats.

Un millésime d’amateurs, pour ceux qui apprécient la droiture et la profondeur tranquille des vins faits pour durer. La rigueur en héritage.

Le tour des appellations – Coups de cœur

(Sélection issue des dégustations primeurs)

Saint-Émilion : Pavie-Macquin, Larcis Ducasse, Canon, Clos Fourtet, La Gaffelière

Pomerol : Gazin, Clinet, La Conseillante

Castillon & Francs : Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot

Pessac-Léognan : Domaine de Chevalier, Smith Haut Lafitte, Pape Clément, Malartic-Lagravière

Saint-Julien & Pauillac : Léoville-Barton, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Baron, Grand-Puy-Lacoste

Margaux : Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla, Malescot Saint-Exupéry

Liquoreux : Coutet, Suduiraut, Doisy-Daëne, Guiraud

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fabian Barnes fabian Barnes

2005 - La perfection tranquille

Lecture en 2 min

2005 s’impose comme l’un des grands millésimes de la décennie. Après plusieurs années contrastées, Bordeaux connaît une saison presque idéale : soleil généreux, nuits fraîches, pluies mesurées. Les vins allient richesse et précision, puissance et équilibre. À la fois mûrs, concentrés et parfaitement dessinés, ils incarnent la grâce tranquille d’un climat en harmonie avec la vigne. 2005, c’est Bordeaux dans sa forme la plus pure : dense, limpide et serein.

Analyse météo

Le cycle végétatif s’est déroulé dans des conditions quasi parfaites. Un hiver froid a favorisé le repos de la vigne, suivi d’un printemps doux et sec. L’été, chaud mais sans excès, s’est prolongé sous un ciel stable, sans canicule ni stress hydrique marqué. Quelques pluies bienvenues en septembre ont complété la maturation, offrant aux raisins un équilibre rare entre sucre, acidité et tanins. Les vendanges, précises et sereines, se sont déroulées sous un temps clair. Les raisins présentaient une maturité phénolique complète, une peau épaisse et des tanins d’une finesse exceptionnelle. Tout était réuni pour un millésime d’anthologie.

Rive droite

Sur la rive droite, 2005 tutoie la perfection. Les merlots, d’une maturité exemplaire, livrent des vins à la fois profonds et lumineux, d’une texture veloutée mais tendue. Saint-Émilion se distingue par une précision remarquable : le fruit est pur, les tanins soyeux, les finales d’une droiture minérale. Les terroirs calcaires donnent des vins vibrants, équilibrant ampleur et fraîcheur. À Pomerol, la richesse naturelle du millésime s’exprime avec une sensualité contenue, où la rondeur du merlot s’allie à une trame ferme et élégante. Dans les Côtes, notamment à Castillon et Francs, la qualité surprend par sa constance : des rouges sincères, précis, au fruit éclatant. Une rive droite d’harmonie et de justesse absolue.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves signent un millésime magistral. Les cabernets sauvignons ont atteint une maturité complète sans perdre leur fraîcheur. Les tanins sont abondants mais soyeux, les structures précises, les arômes d’une pureté rare. Saint-Julien brille par sa régularité et sa tenue exemplaire : des vins droits, raffinés, d’une harmonie parfaite. Pauillac conjugue puissance et droiture, avec des cabernets racés et profonds. Saint-Estèphe, d’ordinaire plus austère, se montre étonnamment accessible, sur des textures fines et généreuses. Margaux rayonne par son élégance florale et son toucher de bouche caressant. Pessac-Léognan, enfin, livre des rouges somptueux, où puissance, éclat et souplesse se fondent dans un équilibre souverain. Une rive gauche d’architecture classique, sans une fausse note.

Blancs secs

Les conditions de 2005 furent idéales pour les blancs secs. L’été chaud mais stable a permis une maturité aromatique complète, tout en préservant l’acidité grâce à des nuits fraîches. Les vins sont amples, expressifs, d’une grande pureté : fruits exotiques, pamplemousse, fleurs blanches et pierre chaude. Les graves profondes livrent des blancs riches mais précis, au volume généreux et à la finale tendue. Un millésime lumineux, complet, au sommet de la typicité bordelaise.

Liquoreux

2005 figure parmi les très belles réussites du Sauternais. Le développement du botrytis a été régulier, favorisé par des alternances harmonieuses d’humidité et de soleil. Les vins allient puissance, équilibre et pureté aromatique. Le sucre se fond dans la matière, soutenu par une acidité fine. Les arômes d’abricot confit, de miel, de safran et d’écorce d’orange se déploient avec intensité. Des liquoreux amples et harmonieux, d’une noblesse rare.

Conclusion

2005 est un millésime d’exception : complet, homogène, intemporel. Les rouges conjuguent profondeur et fraîcheur, puissance et grâce. Les blancs atteignent une pureté exemplaire, les liquoreux allient intensité et équilibre. Bordeaux signe ici un sommet d’harmonie naturelle, sans artifice.

Un millésime à la fois solide et vibrant, déjà splendide, promis à une très longue garde. La perfection tranquille.

Le tour des appellations – Coups de cœur

(Sélection issue des dégustations primeurs)

Saint-Émilion : Pavie-Macquin, Larcis Ducasse, Clos Fourtet, Canon, La Gaffelière

Pomerol : La Conseillante, Gazin, Clinet

Castillon & Francs : Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot

Pessac-Léognan : Smith Haut Lafitte, Domaine de Chevalier, Malartic-Lagravière, Pape Clément

Saint-Julien & Pauillac : Léoville-Barton, Léoville-Poyferré, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Baron, Grand-Puy-Lacoste

Margaux : Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla, Giscours

Liquoreux : Rieussec, Suduiraut, Coutet, Doisy-Daëne, Guiraud

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fabian Barnes fabian Barnes

2004 - La renaissance du classicisme

Lecture en 2 min

Après la canicule de 2003, 2004 marque le retour à la mesure et à la fraîcheur. Un millésime d’équilibre, d’élégance et de précision, où Bordeaux renoue avec sa définition la plus classique : des vins droits, racés, d’une grande pureté aromatique. Sans excès ni faiblesse, 2004 charme par sa justesse et son homogénéité. Une année discrète à sa naissance, mais aujourd’hui admirée pour sa tenue, sa finesse et son éclat tranquille.

Analyse météo

L’année commence par un hiver humide et doux, suivi d’un printemps régulier. La floraison, très homogène, laisse présager une belle récolte. L’été, chaud sans excès, alterne soleil et averses, assurant une maturation lente et complète. Septembre, lumineux et sec, permet d’attendre la maturité optimale des raisins. Les vendanges, étalées mais sereines, se déroulent sous un ciel clair. Les raisins sont équilibrés : pellicules fines, acidité fraîche, tanins modérés. 2004, c’est le triomphe de la régularité, du soin et de la patience.

Rive droite

Sur la rive droite, 2004 s’exprime dans un style tendu et précis. Les merlots, moins opulents qu’en 2003, retrouvent leur fraîcheur et leur pureté de fruit. Saint-Émilion offre des vins droits, élégants, aux tanins souples et à la finale allongée. Les terroirs calcaires donnent des rouges au grain fin, d’une belle verticalité. Pomerol, plus charmeur, affiche une rondeur savoureuse, sans excès de chaleur. Dans les Côtes, notamment à Castillon et Francs, les vins sont francs, éclatants, portés par une belle maturité phénolique. Une rive droite harmonieuse, sincère, qui respire la précision et la clarté du fruit.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves brillent d’un éclat classique. Les cabernets sauvignons ont profité de la lenteur de la maturation pour atteindre une expression aromatique pure et ciselée. Saint-Julien incarne la justesse : structure fine, tanins racés, équilibre exemplaire. Pauillac s’affirme par sa droiture et sa profondeur, dans un style ferme mais raffiné. Saint-Estèphe, plus accessible qu’à l’accoutumée, séduit par ses textures souples et sa sincérité. Margaux retrouve ses parfums floraux et sa délicatesse soyeuse. Pessac-Léognan offre des rouges lumineux, aux tanins polis et au fruit éclatant. Une rive gauche d’élégance et de classicisme retrouvé, fidèle à l’esprit bordelais.

Blancs secs

Superbe réussite pour les blancs secs. L’été modéré et les nuits fraîches ont permis une parfaite conservation de l’acidité. Les sauvignons livrent des arômes précis d’agrumes et de fleurs blanches, tandis que les sémillons ajoutent rondeur et profondeur. Les graves les plus profondes signent des vins harmonieux, vibrants, d’une belle tension minérale. Un style équilibré, raffiné, promis à une garde sereine.

Liquoreux

2004 s’avère plus irrégulier pour le Sauternais. Les pluies de fin de saison ont perturbé la botrytisation, rendant la récolte difficile. Pourtant, les crus les mieux exposés ont réussi à produire des vins d’une belle élégance, privilégiant la finesse à la richesse. Des liquoreux floraux, aériens, sur des notes de miel léger, d’écorce d’orange et de fruits blancs confits. Un millésime plus discret, mais raffiné et digestif.

Conclusion

2004 rend hommage à la tradition bordelaise : droiture, finesse, équilibre. Ni exubérant comme 2003, ni austère, il séduit par sa pureté et sa cohérence. Les rouges sont précis, élégants, harmonieux ; les blancs éclatants de fraîcheur ; les liquoreux légers et subtils.

Un Bordeaux sans effet, tout en justesse et en naturel — la renaissance tranquille du classicisme.

Le tour des appellations – Coups de cœur

(Sélection issue des dégustations primeurs)

Saint-Émilion : Canon, Pavie-Macquin, Larcis Ducasse, La Gaffelière, Clos Fourtet

Pomerol : La Croix de Gay, Gazin, Clinet

Castillon & Francs : Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot

Pessac-Léognan : Smith Haut Lafitte, Domaine de Chevalier, Malartic-Lagravière

Saint-Julien & Pauillac : Léoville-Barton, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Baron, Grand-Puy-Lacoste

Margaux : Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla

Liquoreux : Coutet, Suduiraut, Doisy-Daëne, Rabaud-Promis

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fabian Barnes fabian Barnes

2003 - La chaleur domptée

Lecture en 2 min

2003 restera gravé dans la mémoire des vignerons bordelais comme l’année de la canicule. Une saison extrême, marquée par des températures records, qui aurait pu basculer dans l’excès. Pourtant, grâce à la résilience des vignes et à la précision des vinifications, Bordeaux a su transformer cette épreuve en un millésime singulier : riche, solaire, mais souvent équilibré. Des vins puissants, sensuels, atypiques — un Bordeaux incandescent, où la chaleur s’est faite grâce.

Analyse météo

L’hiver, froid et sec, cède la place à un printemps doux, puis à un été d’une intensité exceptionnelle. Juillet et surtout août enregistrent des chaleurs historiques, avec des journées dépassant les 40°C. La vigne, soumise à un stress hydrique intense, ralentit parfois sa maturation, surtout sur les sols les plus superficiels. Les argiles et les graves profondes, en revanche, ont su préserver un minimum de fraîcheur. Les vendanges débutent tôt, sous un ciel limpide, avec des raisins d’une concentration inédite : petites baies, pellicules épaisses, tanins abondants. Si certains vins manquent d’acidité, les terroirs équilibrés livrent des rouges splendides, charnels, d’une profondeur rare.

Rive droite

Sur la rive droite, le millésime a favorisé les terroirs argilo-calcaires et les merlots bien implantés. Les sols capables de retenir l’humidité ont donné des vins d’une intensité magnifique, riches mais étonnamment frais. Saint-Émilion brille par la plénitude de ses textures et la suavité de ses tanins, sans lourdeur. Les plateaux calcaires ont préservé tension et éclat, offrant des rouges amples mais équilibrés. À Pomerol, la chaleur a sculpté des vins voluptueux, d’une chair soyeuse et profonde, où la rondeur du merlot s’exprime pleinement. Dans les Côtes, Castillon et Francs ont bien résisté grâce à leur altitude et à leurs argiles actives : les vins y sont sincères, lumineux, vibrants. Une rive droite d’énergie et de densité, marquée par la générosité maîtrisée du millésime.

Rive gauche

Le Médoc a connu des contrastes saisissants : les jeunes vignes et les graves superficielles ont souffert, mais les grands terroirs profonds ont offert des vins impressionnants de tenue. Les cabernets sauvignons, très concentrés, ont atteint une maturité rarement observée. Saint-Julien incarne l’équilibre : densité et droiture s’y conjuguent avec un fruit noir intense. Pauillac livre des vins massifs, structurés, d’une puissance sculpturale, mais soutenus par une fraîcheur mentholée inattendue. Saint-Estèphe, fidèle à lui-même, allie force et rusticité tempérée par un grain de tanin mûr. Margaux séduit par la douceur de ses textures et ses arômes floraux, même dans cette année extrême. À Pessac-Léognan, les rouges montrent une chair somptueuse, aux tanins soyeux et au fruit éclatant. Une rive gauche grandiose, solaire mais disciplinée, portée par la main du vigneron autant que par le terroir.

Blancs secs

Année compliquée pour les blancs secs, victimes de la chaleur et du manque d’acidité. Pourtant, certains terroirs plus frais ou ombragés ont livré de belles surprises. Les sauvignons y expriment des notes mûres de fruits exotiques, les sémillons apportent ampleur et structure. Les meilleurs vins se distinguent par un équilibre fragile mais charmeur, sur un registre riche et doré. Des blancs atypiques, plus solaires que tendus, à boire sur leur jeunesse.

Liquoreux

2003 fut une année à part pour le Sauternais. Les chaleurs extrêmes ont limité le développement du botrytis, privilégiant plutôt un passerillage rapide. Les vins sont denses, concentrés, parfois massifs, mais d’une pureté remarquable quand l’équilibre sucre-acidité est préservé. Les plus beaux crus dévoilent une richesse confondante, sur des notes de fruits confits, d’abricot rôti et de miel d’acacia. Des liquoreux spectaculaires, à la texture ample et au charme immédiat, véritables soleils liquides.

Conclusion

2003 incarne le triomphe du savoir-faire sur les excès du climat. Face à la canicule, les vignerons ont su s’adapter, révélant la capacité de Bordeaux à produire de grands vins même dans les conditions les plus extrêmes. Les rouges sont puissants, sensuels, profonds ; les blancs, riches et atypiques ; les liquoreux, éclatants de lumière. Un millésime de feu, maîtrisé par la main de l’homme.

La chaleur domptée — et la preuve qu’à Bordeaux, la grandeur naît souvent de l’adversité.

Le tour des appellations – Coups de cœur

(Sélection issue des dégustations primeurs)

Saint-Émilion : Pavie-Macquin, Larcis Ducasse, Canon, La Gaffelière, Clos Fourtet

Pomerol : La Conseillante, Clinet, Gazin

Castillon & Francs : Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot

Pessac-Léognan : Smith Haut Lafitte, Domaine de Chevalier, Malartic-Lagravière

Saint-Julien & Pauillac : Léoville-Barton, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Baron, Grand-Puy-Lacoste

Margaux : Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla

Liquoreux : Rieussec, Coutet, Suduiraut, Doisy-Daëne

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2002 - La fraîcheur retrouvée

Lecture en 2 min

Après deux années pleines et équilibrées, 2002 ramène Bordeaux sur le terrain de la tension et de la droiture. Ce millésime plus frais, souvent sous-estimé à sa sortie, séduit aujourd’hui par sa précision, sa pureté aromatique et son élégance naturelle. Une année de classicisme assumé, où la rigueur climatique a servi la finesse plus que la puissance. Bordeaux signe ici des vins droits, vibrants, au charme discret mais durable.

Analyse météo

L’année débute sous un hiver froid et humide, suivi d’un printemps instable. La floraison est hétérogène, retardant légèrement la maturité. L’été alterne chaleur et averses, sans excès. Si le mois d’août reste modéré, septembre offre un salut inespéré : un temps sec et lumineux permet une fin de maturation lente et complète. Les vendanges se déroulent sous un ciel clair, favorisant la sélection et la précision. Les raisins présentent une maturité phénolique juste, des tanins fins et une acidité marquée. 2002, c’est le triomphe du sang-froid et de la patience.

Rive droite

Sur la rive droite, les terroirs argilo-calcaires ont tiré le meilleur de ce millésime mesuré. Les merlots, moins riches qu’en 2000 ou 2001, offrent ici un profil frais et élégant : fruits rouges croquants, trame droite, tanins précis. Saint-Émilion s’exprime dans un style délicat et racé, où la minéralité domine le fruit. Les plateaux calcaires signent des vins tendus et lumineux, dotés d’une belle énergie. Pomerol, plus charnu, conserve son velouté typique, sans lourdeur. Dans les Côtes, notamment à Castillon et Francs, l’équilibre naturel du millésime se traduit par des vins sincères, digestes, au fruit clair et à la bouche allongée. Une rive droite de mesure et d’élégance.

Rive gauche

Le Médoc s’illustre particulièrement en 2002 : une année taillée pour les cabernets sauvignons. La fraîcheur du climat a permis une maturation lente, favorisant l’expression aromatique et la structure. Saint-Julien affiche une homogénéité remarquable : des vins précis, équilibrés, d’une droiture exemplaire. Pauillac livre des cabernets racés, profonds, à la fois puissants et nerveux. Saint-Estèphe brille par sa solidité, mais aussi par la finesse inattendue de ses tanins. Margaux se montre plus aérien, floral, presque bourguignon dans sa délicatesse. À Pessac-Léognan, les rouges séduisent par leur fraîcheur mentholée, leur éclat de fruit et leurs tanins finement tissés. Une rive gauche vibrante, tendue, d’un grand classicisme.

Blancs secs

2002 offre des blancs d’une superbe pureté. Les conditions fraîches ont préservé la vivacité et l’éclat des sauvignons, tout en favorisant une belle maturité aromatique. Les meilleurs terroirs de graves signent des vins droits, citronnés, à la minéralité traçante. L’équilibre entre volume et tension rappelle les grands classiques des années 1990. Des blancs élégants, précis, aux finales allongées : un style digeste et lumineux.

Liquoreux

Le Sauternais a connu une année difficile. Le botrytis s’est fait attendre, et seules quelques fenêtres en octobre ont permis de réaliser des tries réussies. Les crus les plus attentifs ont produit des vins fins, délicats, d’une grande précision aromatique, mais sans la richesse habituelle. Les meilleurs réussissent le pari de la fraîcheur : notes d’agrumes, d’abricot frais et de miel blanc. Un millésime rare et subtil, à apprécier pour sa légèreté et sa pureté plutôt que pour sa puissance.

Conclusion

2002 ne cherche pas à impressionner : il séduit par sa justesse. C’est un Bordeaux de finesse, de fraîcheur et de lisibilité, qui a gagné en charme avec le temps. Les rouges sont droits et élégants, les blancs cristallins, les liquoreux légers mais raffinés. Un millésime de classicisme moderne, où la rigueur du climat a révélé la beauté des équilibres.

Le triomphe de la discrétion et du temps.

Le tour des appellations – Coups de cœur

*(Sélection issue des dégustations primeurs)*

Saint-Émilion : Canon, La Gaffelière, Larcis Ducasse, Pavie-Macquin, Clos Fourtet

Pomerol : Gazin, La Croix de Gay, Clinet

Castillon & Francs : Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot

Pessac-Léognan : Domaine de Chevalier, Smith Haut Lafitte, Pape Clément

Saint-Julien & Pauillac : Léoville-Barton, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Baron, Grand-Puy-Lacoste

Margaux : Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla

Liquoreux : Coutet, Doisy-Daëne, Guiraud, Suduiraut

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fabian Barnes fabian Barnes

2001 – La précision retrouvée

Lecture en 2min

Après la générosité solaire de 2000, 2001 marque un retour à la mesure et à la finesse. Un millésime d’équilibre, moins flamboyant mais d’une précision exemplaire, où chaque appellation retrouve son identité. Les vins allient fraîcheur, pureté de fruit et tanins racés, dans un registre classique et harmonieux. 2001, c’est la grâce discrète, l’élégance du détail plutôt que la démonstration.

Analyse météo

L’année commence sous le signe de la douceur, suivie d’un printemps régulier et sans excès. La floraison est homogène, la nouaison réussie. L’été, chaud mais ponctué d’averses bienvenues, favorise une maturation progressive et complète. Septembre, lumineux et sec, permet des vendanges sereines, menées sous un ciel clair. Les raisins atteignent une maturité parfaite, avec des tanins fins et une acidité vive. Les rendements, modérés, renforcent la concentration sans compromettre la fraîcheur. 2001, c’est la rigueur du climat au service de la pureté.

Rive droite

Sur la rive droite, 2001 s’exprime avec justesse et énergie. Les merlots, moins opulents qu’en 2000, offrent un fruit précis, des textures raffinées et une fraîcheur bienvenue. Saint-Émilion séduit par son équilibre : les terroirs calcaires donnent des vins allongés, lumineux, à la fois charnels et aériens. Les argiles, elles, livrent des merlots au grain tendre, d’une élégance naturelle. Pomerol, plus concentré, joue sur la profondeur du fruit noir et la suavité de texture sans excès. Dans les Côtes, l’expression reste sincère, franche, portée par une belle maturité phénolique. Une rive droite apaisée, où le classicisme retrouve toute sa noblesse.

Rive gauche

Sur la rive gauche, 2001 incarne la définition du Bordeaux classique : des cabernets racés, au fruit net et à la structure tendue. Le Médoc retrouve sa rigueur, sans austérité. Saint-Julien se distingue par la droiture de ses vins, à la fois précis et harmonieux. Pauillac, plus charpenté, exprime une intensité profonde mais mesurée, soutenue par une fraîcheur mentholée. Saint-Estèphe, souvent plus ferme, affiche cette année une tendresse rare, presque soyeuse. Margaux charme par ses notes florales et son élégance en dentelle. À Pessac-Léognan, les rouges conjuguent droiture et éclat, unissant fruité pur et tanins raffinés. Une rive gauche de justesse et de transparence, où tout semble à sa place.

Blancs secs

Excellente année pour les blancs secs, grâce à des nuits fraîches et un été équilibré. Les sauvignons expriment un éclat superbe : agrumes, fleurs blanches, pierre à fusil. Les sémillons apportent volume et longueur, donnant des vins précis et salins. Les graves profondes livrent des blancs de grande tenue, tendus, vibrants, d’une pureté exemplaire. Un millésime lumineux, au profil cristallin, promis à une belle garde.

Liquoreux

2001 est un millésime historique pour le Sauternais : l’un des plus grands de ces dernières décennies. Les conditions furent idéales pour le botrytis, avec alternance de brouillards matinaux et de journées chaudes et sèches. La pourriture noble s’est installée lentement, donnant des moûts d’une richesse exceptionnelle. Les vins allient puissance, intensité aromatique et acidité tonique. Le botrytis, parfaitement maîtrisé, offre des arômes d’abricot rôti, de miel et de safran, portés par une fraîcheur splendide. Des liquoreux d’anthologie, d’un équilibre souverain, capables de défier le temps.

Conclusion

2001 signe le retour du classicisme bordelais dans sa forme la plus pure. Des rouges élégants, précis, structurés sans excès ; des blancs droits et éclatants ; des liquoreux magistraux. Un millésime de mesure et de finesse, plus discret que 2000 mais souvent plus racé. Bordeaux y retrouve la lumière du détail et la grâce tranquille des grands équilibres.

Un millésime pour amateurs de nuances, où la retenue devient une vertu.

Le tour des appellations – Coups de cœur

*(Sélection issue des dégustations primeurs)*

**Saint-Émilion :** Canon, La Gaffelière, Clos Fourtet, Larcis Ducasse, Pavie-Macquin

**Pomerol :** Clinet, La Conseillante, Gazin

**Castillon & Francs :** Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot

**Pessac-Léognan :** Domaine de Chevalier, Smith Haut Lafitte, Malartic-Lagravière

**Saint-Julien & Pauillac :** Léoville-Barton, Gruaud Larose, Pichon-Baron, Lynch-Bages, Grand-Puy-Lacoste

**Margaux :** Rauzan-Ségla, Brane-Cantenac

**Liquoreux :** Yquem, Rieussec, Suduiraut, Coutet, Doisy-Daëne

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fabian Barnes fabian Barnes

2000 - Un souffle de maturité et d’harmonie

Lecture en 2 min

L’an 2000, symbole de passage et d’espoir, offrit à Bordeaux une année d’équilibre et de plénitude. Après une décennie contrastée, ce millésime signe le retour de la sérénité dans les chais : des rouges à la fois mûrs, intenses et étonnamment frais. Rien d’exubérant ici, mais un classicisme vibrant, ample et harmonieux. Bordeaux retrouve son style intemporel, entre puissance mesurée et charme soyeux.

analyse méteo

L’année s’ouvre sur un hiver doux et humide, suivi d’un printemps régulier, sans excès. La floraison, homogène, augure déjà une belle récolte. L’été alterne chaleur et épisodes pluvieux, assurant une maturation lente et complète. Août, chaud mais sans canicule, favorise l’accumulation des sucres tout en préservant l’acidité. Le mois de septembre, lumineux et sec, permet des vendanges sereines, échelonnées selon les terroirs. Les raisins présentent un équilibre rare : pellicules épaisses, tanins mûrs, acidité fine. Les chais respirent la confiance. 2000, c’est l’élégance née de la mesure.

rive droite

Sur la rive droite, le millésime s’impose comme un modèle de plénitude. Les merlots, superbes, expriment une chair dense, un fruit noir profond et une texture veloutée. Saint-Émilion rayonne sur ses plateaux calcaires, offrant des vins d’une finesse remarquable, à la fois amples et précis. Les terroirs argilo-calcaires confèrent une fraîcheur sous-jacente et une allonge minérale qui équilibre la richesse du millésime. Pomerol brille par son soyeux et sa sensualité : concentration et grâce s’y marient sans excès. Dans les Côtes, notamment à Castillon et Francs, l’expression est sincère, énergique, portée par un fruit éclatant et une structure droite. Une rive droite harmonieuse, pleine et sereine, marquée par l’équilibre du fruit.

rive gauche

L’année 2000 consacre le Médoc dans son classicisme le plus noble. Les cabernets sauvignons, mûrs sans lourdeur, donnent des vins racés, structurés, à la fois fermes et charmeurs. Saint-Julien incarne la pureté et la justesse, avec des tanins précis et une allonge magistrale. Pauillac impose sa droiture et sa profondeur, sur des trames denses et ciselées. Saint-Estèphe affiche une maturité exceptionnelle, tout en conservant sa signature terrienne et son grain serré. Margaux, plus délicat, séduit par ses parfums floraux et ses textures soyeuses. Enfin, Pessac-Léognan conjugue puissance et élégance : des vins équilibrés, au fruit pur, aux tanins polis et à la finale rayonnante. Une rive gauche classique, racée et longiligne, témoin de la grandeur tranquille de Bordeaux.

blancs secs

2000 n’est pas un millésime spectaculaire pour les blancs secs, mais il offre de belles réussites sur les graves profondes. La maturité des sauvignons apporte des notes de fruits blancs et de fleurs fraîches, tandis que les sémillons préservent rondeur et élégance. Les meilleurs terroirs livrent des vins équilibrés, mêlant tension citronnée et volume harmonieux. Un style discret mais raffiné, à boire sur la finesse.

Liquoreux

Année irrégulière pour le Sauternais : la botrytisation fut lente et hétérogène, mais les crus les mieux exposés ont su tirer parti d’un bel automne. Les vins se montrent élégants, plus en finesse qu’en opulence, dotés d’un sucre délicat et d’arômes de miel fin, d’abricot et de fleur d’acacia. Des liquoreux digestes, lumineux, au charme tendre, tout en équilibre.

conclusion

2000 incarne l’harmonie retrouvée de Bordeaux. La nature, clémente et mesurée, a permis d’exprimer la quintessence des terroirs sans forcer la main du millésime. Les rouges sont pleins, droits et raffinés, les blancs précis, les liquoreux délicats. Rien d’exubérant, tout est juste.

Un grand classique, intemporel, qui allie profondeur, fraîcheur et grâce. Vingt ans plus tard, il confirme sa promesse : celle d’un Bordeaux équilibré, serein, et infiniment élégant.

Le tour des appellations – Coups de cœur

*(Sélection issue des dégustations primeurs)*

**Saint-Émilion :** Pavie-Macquin, Larcis Ducasse, La Gaffelière, Canon, Clos Fourtet

**Pomerol :** La Conseillante, Clinet, Vieux Château Certan

**Castillon & Francs :** Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A

**Pessac-Léognan :** Domaine de Chevalier, Smith Haut Lafitte, Malartic-Lagravière

**Saint-Julien & Pauillac :** Léoville-Barton, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Baron, Grand-Puy-Lacoste

**Margaux :** Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla

**Liquoreux :** Rieussec, Suduiraut, Doisy-Daëne

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Millésime 2002 – Un millésime de contrastes

Tout commence par une idée.

Résumé

Le millésime 2002 est marqué par une grande hétérogénéité. Les conditions météorologiques difficiles ont pénalisé les merlots précoces, mais une arrière‑saison exceptionnelle a permis aux cabernets de mûrir convenablement. La rive gauche (Médoc, Pauillac, Saint‑Estèphe) s’en sort nettement mieux, avec des vins droits, fruités et équilibrés. La rive droite, plus riche en merlots, livre des vins plus chétifs ou creusés, mais certains terroirs de Castillon et de Saint‑Émilion tirent leur épingle du jeu. Les blancs secs sont frais et équilibrés ; les liquoreux sont riches en sucre mais parfois lourds.

Analyse météo

Les notes de l’Institut d’œnologie et de l’UGCB décrivent une année difficile. Le printemps est pluvieux, entraînant coulure et millerandage ; juillet et août sont frais et peu ensoleillés. En septembre, un “miracle” climatique se produit : un mois de temps chaud, sec et ensoleillé redonne espoir aux vignerons, assèche le botrytis et permet une bonne maturité des raisins. Les merlots, vendangés tôt, restent hétérogènes et acides ; les cabernets sauvignons profitent pleinement de la chaleur tardive et donnent des vins très aromatiques, avec des tanins souples et veloutés. Les liquoreux présentent une forte concentration en sucre, parfois provoquée par l’osmose inverse ; la richesse domine souvent l’élégance.

Description par appellation

  • Barsac–Sauternes (blancs) : millésime ingrat. Les nez sont fermés et dominés par la levure ou l’alcool, le sucre est massif et écœurant. Les vins restent nets et acides mais demandent un long élevage. Coup de cœur pour Clos Haut‑Peyraguey, très équilibré, et Doisy Vedrines, qui offre une fraîcheur intense. Broustet est jugé parfait pour la table grâce à sa buvabilité.

  • Pessac‑Léognan blanc : beau millésime sans être grand. Les sauvignons sont réussis ; les meilleurs vins allient volume et fraîcheur (Haut‑Bergey, La Tour Martillac, Malartic‑Lagravière, De France, Couhins‑Lurton). Le sommet est Laville Haut‑Brion, riche, élégant et long. Les seconds vins de Haut‑Brion et La Mission Haut‑Brion sont remarquables.

  • Bordeaux blanc et Entre‑deux‑Mers : vins frais, aromatiques, simples mais plaisants. Charmes Godard séduit par son volume bourguignon et ses accents floraux. Reynon vieilles vignes met l’accent sur la nervosité du sauvignon, et Fontenille éclate de fruit grâce à la muscadelle.

  • Médoc (rouge) : l’appellation la plus homogène. Les vins présentent un beau fruit mûr, des tanins doux et peu d’artifice. Quelques vins souffrent d’un élevage trop boisé (Vieux Robin, Patache d’Aux), mais la majorité – Castera, Du Périer, La Clare, Noaillac, Ramafort, ainsi que les seconds vins Fontaine de l’Aubier et Haut‑Myles – offre un raisin pur et généreux.

  • Haut‑Médoc : plus hétérogène, avec des dilutions et des finales agressives. Les meilleures réussites sont Belgrave, Citran, Cambon La Pelouse, Cissac, Sénéjac et surtout Clément Pichon, qui atteint un niveau de cru bourgeois exceptionnel.

  • Margaux : millésime peu volumineux et tannique. Parmi les non classés, La Gurgue et La Tour de Mons séduisent par leur élégance. Monbrison est l’un des meilleurs flacons, tous crus confondus. Chez les classés, Du Tertre présente une belle structure et Lascombes combine volume et longueur, tandis que Brane‑Cantenac reste très typé Margaux mais un peu austère.

  • Listrac et Moulis : quelques belles surprises. Saransot‑Dupré est salué pour son équilibre parfait ; Mayne Lalande offre beaucoup de fruit. Poujeaux et Chasse‑Spleen en Moulis sont réussis mais leurs tanins sont un peu durs.

  • Saint‑Julien : de beaux fruits mais des tanins parfois durs. Gruaud Larose est très élégant. Talbot et Lagrange affichent un beau volume mais leurs finales sont chaudes et boisées.

  • Pauillac : le cœur du millésime. Les vins conjuguent fruit, volume et structure. Lynch‑Bages, Haut‑Bages Libéral et Pontet‑Canet forment un trio de tête. Pichon Baron, Grand Puy Ducasse, Pibran sont prometteurs mais encore boisés.

  • Saint‑Estèphe : structures puissantes et tanins serrés. Château Clauzet signe un des plus beaux vins de tout Bordeaux. Les Ormes de Pez, Haut‑Marbuzet, Cos Labory, Phélan Ségur, Coutelin Merville et Tour de Pez complètent le palmarès.

  • Pessac‑Léognan rouge : beaucoup de vins manquent de fraîcheur et sont marqués par l’alcool ou le bois. Domaine de Chevalier reste frais et équilibré. Ferrande, Haut‑Bergey, Pape‑Clément, Smith Haut Lafitte, Malartic‑Lagravière et la famille Haut‑Brion/La Mission (avec leurs seconds vins) figurent parmi les réussites.

  • Rive droite : globalement plus faible. Les Bordeaux et Bordeaux Supérieur doivent être bus pour leur fruit immédiat ; seul Gree Laroque sort du lot. À Blaye, Dubraud et Bel Air La Royère brillent par leur structure ; Mondésir Gazin et Petits Graviers offrent finesse et fruit. Nodoz (Côtes de Bourg) présente un fruit rond un peu chaud. Premières Côtes de Bordeaux : Montjouan, Nénine, Clos Saint‑Anne, Puy Bardens et Reynon sont de beaux vins classiques.

    • Côtes de Francs : Puygueraud et La Prade dominent, avec des fruits explosifs et des tanins fondus ; Château de Franc, Pélan et la cuvée Georges sont également de belle facture.

    • Côtes de Castillon : haut niveau. Les vins ronds (Joanin‑Bécot, Domaine de l’A) et les vins charpentés (Clos des Lunelles, Valmy Dubourdieu Lange, Veyry) comptent parmi les meilleurs rouges de la rive droite.

    • Saint‑Émilion et satellites : qualité très variable. Monbousquet, Moulin Saint‑Georges et Petit Cheval incarnent la finesse. Parmi les grands crus classés, Pavie Macquin, Troplong Mondot, Pavie Decesse et Grand Mayne tirent leur épingle du jeu. Chez les 1ers GCC, Clos Fourtet, Figeac, Beauséjour Bécot, La Gaffelière et Ausone allient fraîcheur et structure.

    • Pomerol : très touché par le faible volume de merlot, mais Certan de May, Vieux Château Certan et Vieux Maillet réalisent des vins surprenants par leur fraîcheur et leur élégance.

    • Lalande de Pomerol : millésime difficile, seul La Fleur de Bouard sort du lot.

    • Fronsac/Canon Fronsac : beaucoup de vins mûrs, ronds et chauds ; La Rousselle signe son plus beau millésime, tandis que Haut Carles, Moulin Haut Larroque et Barrabaque sont à retenir.

Quelques notes de dégustation

Vos feuilles de dégustation individualisées (degu.xls) font ressortir quelques bouteilles mieux notées :

  • Clos Puy Arnaud (Côtes de Castillon) : 17/20 – magnifique équilibre, tanins serrés et grande longueur.

  • Veyry (Castillon) : 17/20 – puissant, bien mûr, tanins ronds.

  • Boutisse, Sansonnet, Quinault (Saint‑Émilion GC) : 14/20 – vins classiques, fruités et bien structurés.

  • Joanin‑Bécot, Domaine de l’A, Valandraud (Castillon et Saint‑Émilion) : 14/20 – jolis fruits et notes épicées.

  • Haut Carles (Fronsac) : 15/20 – fruit mûr, tanins suaves.
    Ces notes confirment la hiérarchie décrite plus haut : les meilleurs scores vont aux vignerons de Castillon et aux cuvées de niche en rive droite.

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Millésime 2004 – La sagesse bordelaise

Tout commence par une idée.

Résumé

Le millésime 2004 est un millésime classique et hétérogène. Après les excès de 2003, les vignerons reviennent à plus de finesse. Les rendements sont élevés et les vins, souvent dilués, reflètent fidèlement leur terroir : la rive gauche obtient les meilleurs résultats grâce aux cabernets, tandis que la rive droite, dominée par les merlots, produit des vins plus légers. Les blancs secs sont très réussis, alliant fraîcheur et élégance. Les liquoreux sont riches mais parfois lourds. Globalement, 2004 est un millésime pédagogique : il met en valeur la typicité des appellations et récompense les vinificateurs qui ont accepté les limites du millésime plutôt que d’essayer de surconcentrer les vins.

Analyse météo

Les notes d’« Impressions générales » décrivent un printemps humide, un été frais et un automne long et doux. Les pluies de mai ont créé une floraison hétérogène et des baies riches en eau. L’été frais a favorisé l’expression aromatique des blancs secs, tandis que les rouges ont souffert de dilution. L’automne ensoleillé a permis aux cabernets sauvignons sur graves de mûrir correctement. La vendange des liquoreux a débuté très tôt (10 septembre) avec une première trie importante ; l’ensoleillement d’octobre a ensuite favorisé le passerillage. Sur le plan gustatif, les rouges montrent souvent une pyrazine (arôme de poivron/tomate verte) caractéristique des cabernets pas totalement mûrs. Malgré la dilution, les meilleurs vins retrouvent une lisibilité “à l’ancienne”, avec une fraîcheur et une fluidité qui feront plaisir à la table.

Description par appellation

Les documents « Résumé 2005 » et les tableaux de dégustation nous donnent une grille d’évaluation des meilleurs 2004 :

  • Bordeaux / Entre‑deux‑Mers / Côtes de Blaye : Très beau trio Bonnet (E2M), Reignac (Bordeaux) et Launay ; de bons vins de plaisir comme Charmes Godard, Marjosse ou Sainte‑Marie.

  • Bordeaux supérieur : Le Pin Beau Soleil est superbe ; Launay et Gree Laroque excellent ; Villa Mongiron et Penin offrent de jolis vins.

  • Premières Côtes de Bordeaux : La Doyenné, Reynon et De Pic livrent des vins bien équilibrés.

  • Côtes de Bourg / Côtes de Blaye : Tayac, Epicuria de Martinat, Segonzac, Haut Colombier et Bel Air La Royère sont les bouteilles les mieux notées.

  • Côtes de Francs : excellent Puygueraud ; très bons La Prade, Cru Godard, Pelan et De Francs “les Cerisiers”.

  • Côtes de Castillon : magnifique Clos Puy Arnaud (classement “Excellent”), suivi de Veyry, Valmy Dubourdieu Lange, Cap de Faugères et Joanin‑Bécot, Domaine de l’A, Roque le Mayne, Côte Montpezat.

  • Satellites de Saint‑Émilion : les meilleures notes vont à du Courlat et Messile Aubert (Assez bien).

  • Saint‑Émilion : La Croix Bonelle est noté “Bien”.

  • Saint‑Émilion Grand Cru : Petit Cheval et L’Évêché décrochent l’“Excellent”; La Grace Dieu des Prieurs Fortin, Rocher Bellevue Figeac, Petit Gravet Aîné, Faugères, Péby Faugères et Barde Haut reçoivent un “Très bien”; une longue liste (Virginie de Valandraud, Fombrauge, Quinault l’Enclos…) obtient la mention “Bien”.

  • Saint‑Émilion Grand Cru classé : Pavie Macquin et Larcis Ducasse sont “Excellent”; Balestard La Tonelle, La Couspaude, Grand Pontet et Bellevue “Très bien”; Les Grandes Murailles, Corbin Michotte ou Villemaurine “Bien”.

  • Saint‑Émilion 1er Grand Cru classé : Clos Fourtet et Beauséjour Bécot sont jugés “Superbes”; Angélus est “Excellent”; Bélair, La Gaffelière et Trottevieille sont “Très bien” ou “Bien”.

  • Lalande de Pomerol : La Fleur de Bouard est “Bien”.

  • Pomerol : “Bien” pour La Conseillante, La Pointe, L’Évangile et Le Gay ; “Assez bien” pour Feytit Clinet, Beauregard, Vieux Maillet, etc.

  • Fronsac / Canon Fronsac : excellente La Rousselle, très bon Richelieu ; De la Rivière et Dalem “Bien”.

  • Sauternes / Barsac : Clos Haut‑Peyraguey et La Tour Blanche obtiennent “Excellent” ; De Malle est “Très bien” ; Rabaud Promis, Rieussec et Lamothe Despujols sont “Bien” ; de nombreux domaines (Doisy Vedrines, Sigalas Rabaud, Guiraud, Suduiraut…) sont “Assez bien”.

  • Pessac‑Léognan blanc : très beaux vins de Larrivet Haut‑Brion, Fieuzal, Pape Clément, Domaine de Chevalier, Haut Bergey, Bouscaut et Carbonnieux ; “Bien” pour De France, Smith Haut Lafitte, Pique Caillou et La Tour Martillac.

  • Pessac‑Léognan rouge : “Excellent” pour Larrivet Haut‑Brion, Olivier et Ferrande ; “Très bien” pour Pape Clément et Domaine de Chevalier ; “Bien” pour Bouscaut, Fieuzal, Les Carmes et Haut‑Bailly.

  • Médoc : Preuillac, Tour Haut Caussan et La Tour de By sont les plus réussis ; D’Escurac, Castera, Rollan de By et Bournac sont jugés “Bien”.

  • Haut‑Médoc : Du Retout est le seul “Excellent”; Clément Pichon, D’Agassac et Camensac sont “Très bien”; Lestage Simon, Hanteillan, Paloumey, Lamarque et La Tour Carnet sont “Bien”.

  • Listrac : Fourcas Dumont, Cap Léon Veyrin et Mayne Lalande sont les meilleures bouteilles.

  • Moulis : Poujeaux décroche la mention “Excellent”; Dutruch Grand Poujeaux et Chasse Spleen sont “Très bien”.

  • Margaux : Palmer est jugé “Fabuleux”; Cantenac Brown, Lascombes, Dauzac et Alter Ego sont “Excellent”; Prieuré Lichine, Monbrison, Deyrem Valentin, Tour de Mons, Du Tertre et Siran sont “Très bien”.

  • Saint‑Julien : Lagrange est “Excellent”, Gruaud Larose “Très bien”; Talbot, Léoville Poyferré et Beychevelle obtiennent “Assez bien”.

  • Pauillac : Latour et Pichon Baron sont considérés comme “Fabuleux”; Grand Puy Ducasse “Superbe”; Pontet‑Canet, Clerc Milon et Les Forts de Latour sont “Excellent”. Haut‑Bages Libéral et Batailley sont “Très bien”.

  • Saint‑Estèphe : Haut Marbuzet reçoit “Superbe”; Phélan Ségur, Château de Pez, Ormes de Pez et Clauzet “Excellent”; Tour de Pez est “Bien”.

Quelques notes de dégustation

Les feuilles de dégustation du millésime 2004 (primeurs 2005.xls) confirment ces classements. Parmi les vins dégustés à l’aveugle, les notes les plus élevées vont à :

  • Caillou : 15/20 – bouche pleine de fruit blanc, légère touche grillée, alcool bien maîtrisé.

  • Lamothe Despujols : 15+ – bouche fraîche et nerveuse, finale un peu brûlante mais bien menée.

  • Filhot : 15+/16 – belle puissance, fruit et fleur, longueur remarquable, finale un peu chaude.

  • De Malle : 16+/16 – riche et puissant, fruit confit (abricot sec), finale alcooleuse.

  • Rabaud Promis : 15/20 – fruit confit et joli équilibre.

  • Doisy Vedrines : 14+/15– – vin de fruit frais légèrement confit, plutôt court mais plaisant.
    Ces notes montrent que les liquoreux les plus performants (De Malle, Filhot, Lamothe Despujols) se hissent autour de 15–16/20, confirmant les mentions “Très bien” à “Excellent” attribuées dans le classement par appellation.

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Bordeaux 2000‑2022 : panorama des millésimes et appellations à chérir… ou à fuir

Tout commence par une idée.

2000 – 2005 : les classiques revisités

  • 2000 : millésime solaire, très homogène. Les merlots mûrissent parfaitement tout en restant frais. Grands succès en rive droite (Pomerol, Saint‑Émilion) et dans les appellations satellites ; les meilleurs crus du Médoc rivalisent avec eux.
    À privilégier : Pomerol, Saint‑Émilion et Pauillac.
    À éviter : Sauternes/Barsac (millésime médiocre) et Pessac‑Léognan blanc.

  • 2001 : retour à un style plus classique ; maturation lente, tanins fins et arômes de fruits rouges. Les liquoreux de Sauternes/Barsac sont particulièrement réussis grâce à une botrytisation régulière.
    À privilégier : Sauternes/Barsac, Pessac‑Léognan blanc et Saint‑Julien.
    À éviter : certains Pomerol et Saint‑Émilion, plus austères.

  • 2002 : millésime traditionnel, sauvé par un septembre chaud après un été frais. La rive gauche (Cabernet Sauvignon) domine ; Pomerol et Saint‑Émilion offrent des vins verts et peu mûrsthewinecellarinsider.com.
    À privilégier : Pauillac, Saint‑Julien, Haut‑Médoc (vins cabernets)thewinecellarinsider.com.
    À éviter : Pomerol et Saint‑Émilion (tannins rustiques)thewinecellarinsider.com, certains liquoreux mollassons.

  • 2003 : canicule historique. Beaucoup de vins sont surmûrs, riches en alcool et parfois déséquilibrés. Les meilleurs réussissent des vins chaleureux et concentrés, notamment à Saint‑Estèphe et dans le Médoc nord.
    À privilégier : Saint‑Estèphe, Médoc nord, Haut‑Médoc.
    À éviter : Saint‑Émilion et Pomerol (souvent surmûrs) et certains Sauternes lourds.

  • 2004 : plus grande récolte de l’histoire bordelaise. Été frais et pluvieux, mais septembre ensoleillé ; les rendements élevés rendent le millésime hétérogènethewinecellarinsider.com. Les meilleurs vins montrent une belle fraîcheur mais certains présentent des notes de verdure.
    À privilégier : Saint‑Julien et Pauillac (Leoville Poyferré, Pichon Lalande…) ainsi que Angelus, Pavie et Larcis‑Ducasse sur la rive droitethewinecellarinsider.com.
    À éviter : les entrées de gamme du Médoc qui n’ont pas trié leur récolte et les Sauternes moyens.

  • 2005 : unanimement salué comme exceptionnel : maturité parfaite, structure et fraîcheur. Les vins ont une longévité remarquable.
    À privilégier : Saint‑Julien, Pauillac, Pessac‑Léognan (rouges et blancs) et les Côtes (Castillon, Francs).
    À éviter : certains Pomerol jugés moins flamboyants et quelques liquoreux très sucrés.

2006 – 2010 : variations et contrastes

  • 2006 : année fraîche et humide. Les vins rouges sont structurés et parfois austères ; seuls les terroirs sérieux brillent.
    À privilégier : Saint‑Julien (Léoville‑Poyferré, Langoa Barton), Côtes de Castillon/Francs et quelques Sauternes (Yquem, Doisy Daëne).
    À éviter : Pessac‑Léognan rouges (souvent durs), Pomerol et Lalande‑de‑Pomerol.

  • 2007 : millésime difficile et pluvieux. Les rouges sont légers et doivent être bus jeunes ; les blancs secs et Sauternes s’en sortent mieux.
    À privilégier : Sauternes/Barsac, Pessac‑Léognan blanc et quelques rouges souples du Médoc.
    À éviter : Saint‑Émilion et Pomerol (tanins verts), la plupart des Médocs austères.

  • 2008 : année fraîche mais ensoleillée en fin de saison, donnant des rouges tendus, avec une belle acidité.
    À privilégier : Pauillac et Saint‑Julien (vins droits et élégants), Pomerol.
    À éviter : appellations de second rang du Médoc et Saint‑Émilion dilués.

  • 2009 : millésime de maturité extrême. Les rouges sont opulents, riches en alcool et très séduisants jeunes ; hétérogénéité notable entre propriétés.
    À privilégier : Pomerol et Saint‑Émilion (vins luxuriants), Pauillac et Margaux.
    À éviter : certains Saint‑Estèphe et Haut‑Médoc en surmaturité.

  • 2010 : grande année, plus structurée que 2009. Tanins puissants mais mûrs ; vins de longue garde.
    À privilégier : Pauillac, Saint‑Julien et Pomerol.
    À éviter : quelques appellations satellites dont les merlots n’ont pas mûri.

2011 – 2015 : modernité et sélections

  • 2011 : millésime hétérogène, avec floraison précoce et été mitigé. Les crus de Pomerol et certaines Côtes de Bordeaux tirent leur épingle du jeu.
    À privilégier : Pomerol, Côtes de Castillon, quelques liquoreux élégants.
    À éviter : Médoc trop austère, Sauternes un peu maigres.

  • 2012 : conditions difficiles (pluie, grêle, coulure). Les merlots précoces de Pomerol s’en sortent bien, mais les Médocs sont plus légers.
    À privilégier : Pomerol, Lalande‑de‑Pomerol, certains Saint‑Émilion.
    À éviter : Haut‑Médoc, Margaux et Sauternes.

  • 2013 : très compliqué, avec un été frais et pluvieux. Les rouges sont légers et acidulés ; les blancs secs sont brillants.
    À privilégier : Pessac‑Léognan blanc et Sauternes (liquoreux fins).
    À éviter : quasiment toutes les appellations rouges (Médoc et rive droite).

  • 2014 : année océanique, plutôt équilibrée. Tanins modérés et finale fraîche ; de bons rapports qualité‑prix.
    À privilégier : Pauillac, Saint‑Estèphe et Pessac‑Léognan blanc.
    À éviter : certaines parcelles de Saint‑Émilion et Sauternes manquant de concentration.

  • 2015 : superbe millésime, chaud mais sans excès. Large palette de vins entre 15 et 18/20 ; Côtes de Castillon et Francs surprennent agréablement.
    À privilégier : Pomerol, Saint‑Émilion, Pessac‑Léognan rouge et les appellations satellites (Castillon, Francs).
    À éviter : quelques Médocs où le boisé domine et certains liquoreux manquant de fraîcheur.

2016 – 2020 : renouveau et précision

  • 2016 : considéré comme une référence moderne. Un printemps pluvieux suivi d’un été sec et d’une arrière‑saison lumineuse a produit des rouges d’un équilibre magistral.
    À privilégier : Pauillac, Saint‑Julien, Pomerol.
    À éviter : certains Sauternes manquant de concentration, quelques Saint‑Estèphe austères.

  • 2017 : gel printanier important, production réduite. Vins fins et fruités, à boire plutôt jeunes.
    À privilégier : Pessac‑Léognan blanc, Barsac/Sauternes et quelques Pomerol précoces.
    À éviter : Médoc et Saint‑Émilion souvent maigres.

  • 2018 : millésime chaud avec des rendements généreux. Vins concentrés mais gardant une acidité suffisante grâce aux nuits fraîches.
    À privilégier : Saint‑Émilion, Pomerol, Pauillac.
    À éviter : certaines parcelles de Saint‑Estèphe et de Sauternes manquant de fraîcheur.

  • 2019 : très homogène et équilibré. La plupart des vignobles ont produit des vins séduisants, avec des tanins mûrs et une belle fraîcheur.
    À privilégier : Pauillac, Saint‑Julien et Pomerol.
    À éviter : peu d’appellations à proscrire, si ce n’est quelques Bordeaux supérieurs dilués.

  • 2020 : conditions chaudes et sèches. Les vins présentent un fruit intense et des degrés d’alcool élevés, mais les meilleurs conservent de la tension.
    À privilégier : Pomerol, Saint‑Émilion et Pessac‑Léognan.
    À éviter : Sauternes souvent déséquilibrés, quelques Margaux en surmaturité.

2021 – 2022 : défis climatiques

  • 2021 : gel sévère et forte pression du mildiou. Les rouges sont plus légers mais offrent des profils plus frais ; les dégustations montrent des scores entre 14 et 16/20.
    À privilégier : Pessac‑Léognan blanc et quelques rouges de la rive droite.
    À éviter : Médoc et liquoreux très affectés par le gel.

  • 2022 : année de chaleur et de sécheresse record. Les rendements sont faibles, les degrés élevés, mais certains domaines réalisent des vins surprenamment équilibrés.
    À privilégier : Saint‑Émilion (Canon, Beauséjour DL), Pomerol et les crus du Médoc qui ont conservé de la fraîcheur.
    À éviter : quelques appellations de plaines argileuses où la chaleur domine et certains blancs manquant d’acidité.

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Test dossier Cognac

Tout commence par une idée.

Tout commence par une idée. Peut-être voulez-vous créer une entreprise. Peut-être voulez-vous donner une nouvelle dimension à un passe-temps. Ou peut-être avez-vous un projet créatif que vous souhaitez partager avec le monde entier. Quel que soit votre cas, la façon dont vous racontez votre histoire en ligne peut faire toute la différence.

Ne vous souciez pas d’avoir l’air professionnel. Soyez vous-même. Il y a plus de 1,5 milliard de sites web, mais c’est votre histoire qui vous différenciera. Si, en relisant les mots, vous n’entendez pas votre propre voix dans votre tête, c’est le signe que vous avez encore du chemin à parcourir.

Soyez clair(e), ayez confiance et n’y réfléchissez pas trop. La beauté de votre histoire, c’est qu’elle va continuer à évoluer et que votre site peut évoluer avec elle. Votre objectif, c’est qu’il soit le reflet du moment présent. La suite s’écrira d’elle-même. C’est toujours ainsi.

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