Du verre à la plume

Dégustations, histoires et terroirs à partager

Par Fabian Barnes

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2002 - La fraîcheur retrouvée

Lecture en 2 min

Après deux années pleines et équilibrées, 2002 ramène Bordeaux sur le terrain de la tension et de la droiture. Ce millésime plus frais, souvent sous-estimé à sa sortie, séduit aujourd’hui par sa précision, sa pureté aromatique et son élégance naturelle. Une année de classicisme assumé, où la rigueur climatique a servi la finesse plus que la puissance. Bordeaux signe ici des vins droits, vibrants, au charme discret mais durable.

Analyse météo

L’année débute sous un hiver froid et humide, suivi d’un printemps instable. La floraison est hétérogène, retardant légèrement la maturité. L’été alterne chaleur et averses, sans excès. Si le mois d’août reste modéré, septembre offre un salut inespéré : un temps sec et lumineux permet une fin de maturation lente et complète. Les vendanges se déroulent sous un ciel clair, favorisant la sélection et la précision. Les raisins présentent une maturité phénolique juste, des tanins fins et une acidité marquée. 2002, c’est le triomphe du sang-froid et de la patience.

Rive droite

Sur la rive droite, les terroirs argilo-calcaires ont tiré le meilleur de ce millésime mesuré. Les merlots, moins riches qu’en 2000 ou 2001, offrent ici un profil frais et élégant : fruits rouges croquants, trame droite, tanins précis. Saint-Émilion s’exprime dans un style délicat et racé, où la minéralité domine le fruit. Les plateaux calcaires signent des vins tendus et lumineux, dotés d’une belle énergie. Pomerol, plus charnu, conserve son velouté typique, sans lourdeur. Dans les Côtes, notamment à Castillon et Francs, l’équilibre naturel du millésime se traduit par des vins sincères, digestes, au fruit clair et à la bouche allongée. Une rive droite de mesure et d’élégance.

Rive gauche

Le Médoc s’illustre particulièrement en 2002 : une année taillée pour les cabernets sauvignons. La fraîcheur du climat a permis une maturation lente, favorisant l’expression aromatique et la structure. Saint-Julien affiche une homogénéité remarquable : des vins précis, équilibrés, d’une droiture exemplaire. Pauillac livre des cabernets racés, profonds, à la fois puissants et nerveux. Saint-Estèphe brille par sa solidité, mais aussi par la finesse inattendue de ses tanins. Margaux se montre plus aérien, floral, presque bourguignon dans sa délicatesse. À Pessac-Léognan, les rouges séduisent par leur fraîcheur mentholée, leur éclat de fruit et leurs tanins finement tissés. Une rive gauche vibrante, tendue, d’un grand classicisme.

Blancs secs

2002 offre des blancs d’une superbe pureté. Les conditions fraîches ont préservé la vivacité et l’éclat des sauvignons, tout en favorisant une belle maturité aromatique. Les meilleurs terroirs de graves signent des vins droits, citronnés, à la minéralité traçante. L’équilibre entre volume et tension rappelle les grands classiques des années 1990. Des blancs élégants, précis, aux finales allongées : un style digeste et lumineux.

Liquoreux

Le Sauternais a connu une année difficile. Le botrytis s’est fait attendre, et seules quelques fenêtres en octobre ont permis de réaliser des tries réussies. Les crus les plus attentifs ont produit des vins fins, délicats, d’une grande précision aromatique, mais sans la richesse habituelle. Les meilleurs réussissent le pari de la fraîcheur : notes d’agrumes, d’abricot frais et de miel blanc. Un millésime rare et subtil, à apprécier pour sa légèreté et sa pureté plutôt que pour sa puissance.

Conclusion

2002 ne cherche pas à impressionner : il séduit par sa justesse. C’est un Bordeaux de finesse, de fraîcheur et de lisibilité, qui a gagné en charme avec le temps. Les rouges sont droits et élégants, les blancs cristallins, les liquoreux légers mais raffinés. Un millésime de classicisme moderne, où la rigueur du climat a révélé la beauté des équilibres.

Le triomphe de la discrétion et du temps.

Le tour des appellations – Coups de cœur

*(Sélection issue des dégustations primeurs)*

Saint-Émilion : Canon, La Gaffelière, Larcis Ducasse, Pavie-Macquin, Clos Fourtet

Pomerol : Gazin, La Croix de Gay, Clinet

Castillon & Francs : Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot

Pessac-Léognan : Domaine de Chevalier, Smith Haut Lafitte, Pape Clément

Saint-Julien & Pauillac : Léoville-Barton, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Baron, Grand-Puy-Lacoste

Margaux : Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla

Liquoreux : Coutet, Doisy-Daëne, Guiraud, Suduiraut

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2008 - Le retour à la précision

Lecture en 2 min

2008 fut un millésime de contraste et de patience, sauvé par un automne lumineux. Après une année fraîche et capricieuse, Bordeaux signe des vins droits, précis, d’une pureté remarquable. Moins opulents que 2005 ou 2009, ils séduisent par leur fraîcheur et leur équilibre classique. 2008, c’est la victoire du temps et du travail, un millésime d’artisan plus que de miracle — l’élégance née de la maîtrise.

Analyse météo

L’hiver, froid et pluvieux, retarde le cycle végétatif. Le printemps reste frais, ponctué d’averses, ralentissant la floraison et provoquant une légère coulure. L’été, sans excès de chaleur, maintient les vignes dans une progression lente. Puis septembre arrive, salvateur : sec, ensoleillé, ventilé, il permet une maturation lente et complète. Octobre, lumineux, parachève la réussite, offrant des conditions de vendanges idéales. Les raisins sont sains, à la maturité phénolique parfaite, dotés d’une acidité vive et de tanins fins. 2008 récompense la patience et la précision du geste.

Rive droite

Sur la rive droite, 2008 brille par sa pureté. Les merlots, mûrs sans excès, offrent un fruit noir éclatant et une trame tendue. Saint-Émilion s’exprime dans un style raffiné et élancé : les terroirs calcaires donnent des vins pleins d’énergie, au grain serré et à la finale minérale. Les argiles livrent des rouges plus charnus mais toujours équilibrés. Pomerol charme par la densité de sa texture et la finesse de son toucher, tout en conservant fraîcheur et allonge. Dans les Côtes, Castillon et Francs livrent des vins sincères, au fruit croquant et à la structure droite. Une rive droite élégante, précise, d’un classicisme éclatant.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves trouvent en 2008 un terrain d’expression idéal pour les cabernets sauvignons. Le cycle long et les nuits fraîches ont favorisé une maturité lente et homogène. Saint-Julien incarne l’harmonie du millésime : densité mesurée, tanins fins, droiture. Pauillac livre des cabernets puissants mais équilibrés, d’une profondeur mentholée et d’une fraîcheur remarquable. Saint-Estèphe, d’une solidité exemplaire, s’est distingué par sa franchise et sa vigueur. Margaux charme par ses arômes floraux et son toucher soyeux, tandis que Pessac-Léognan livre des rouges d’une belle pureté, aux tanins précis et à la trame vibrante. Une rive gauche tendue, fine et longiligne — l’expression même du Bordeaux classique.

Blancs secs

Année très réussie pour les blancs secs. Les conditions fraîches ont permis de préserver tension et éclat aromatique. Les sauvignons livrent des arômes d’agrumes et de fleurs blanches, soutenus par la rondeur des sémillons. Les graves les plus profondes donnent des vins cristallins, longs, d’une précision minérale exemplaire. Des blancs racés, droits, au profil ciselé et raffiné.

Liquoreux

2008 offre une belle réussite pour le Sauternais. Après une floraison délicate, les conditions d’arrière-saison ont favorisé un développement progressif et homogène du botrytis. Les vins sont d’une grande pureté, alliant richesse et fraîcheur. Les arômes d’abricot confit, de miel, d’agrumes et de fleurs d’oranger s’y fondent dans une trame fine et équilibrée. Des liquoreux éclatants, précis, lumineux, d’une grande élégance.

Conclusion

2008 est un millésime d’équilibre et de justesse, né d’un travail méticuleux. Les rouges sont précis, droits, pleins d’énergie ; les blancs tendus et purs ; les liquoreux harmonieux et digestes. Ce n’est pas une année spectaculaire, mais une année exemplaire de classicisme et de sincérité.

Le triomphe du détail, la victoire du temps : Bordeaux dans son authenticité la plus noble.

Le tour des appellations – Coups de cœur

(Sélection issue des dégustations primeurs)

Saint-Émilion : Pavie-Macquin, Larcis Ducasse, Canon, Clos Fourtet, La Gaffelière

Pomerol : Gazin, La Conseillante, Clinet

Castillon & Francs : Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot

Pessac-Léognan : Domaine de Chevalier, Smith Haut Lafitte, Pape Clément, Malartic-Lagravière

Saint-Julien & Pauillac : Léoville-Barton, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Baron, Grand-Puy-Lacoste

Margaux : Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla, Giscours

Liquoreux : Rieussec, Coutet, Doisy-Daëne, Suduiraut

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2009 - L’éclat solaire

Lecture en 2 min

2009 entre dans la légende des grands millésimes bordelais. Après une décennie contrastée, Bordeaux retrouve la perfection d’un climat généreux, où chaleur et fraîcheur se sont harmonieusement rencontrées. Des vins rayonnants, suaves, d’une maturité complète mais sans excès. 2009, c’est le Bordeaux du plaisir immédiat et de la profondeur tranquille : éclat du fruit, texture soyeuse, charme solaire — un millésime d’abondance et d’équilibre.

Analyse météo

Le cycle de 2009 fut presque idéal. Un printemps doux et sec assure une floraison homogène. L’été, chaud et lumineux, installe un ensoleillement exceptionnel sans canicule, accompagné de nuits fraîches qui préservent l’acidité. Septembre et octobre, secs et clairs, permettent une maturation lente, parfaite, jusqu’aux vendanges, qui se déroulent sous un ciel serein. Les raisins sont splendides : riches, colorés, aromatiques, aux tanins mûrs et veloutés. 2009 réunit tous les équilibres – puissance, suavité et fraîcheur.

Rive droite

Sur la rive droite, 2009 atteint des sommets de sensualité et d’harmonie. Les merlots, d’une maturité exemplaire, livrent des vins amples, onctueux, presque pulpeux, sans jamais tomber dans la lourdeur. Saint-Émilion séduit par la profondeur de ses textures et la volupté de son fruit, équilibrée par la fraîcheur naturelle des calcaires. Pomerol rayonne : un velouté inimitable, une intensité florale et un toucher de bouche soyeux. Dans les Côtes, notamment à Castillon et Francs, les vins affichent une énergie éclatante, portée par des tanins fins et un fruit lumineux. Une rive droite séductrice, riche et fluide à la fois, où l’opulence devient harmonie.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves signent un millésime d’anthologie. Les cabernets sauvignons atteignent une maturité exceptionnelle, conjuguant densité et fraîcheur. Saint-Julien impressionne par sa régularité et sa perfection d’équilibre : des vins pleins, précis, raffinés. Pauillac affiche un éclat monumental, alliant structure ferme, tanins soyeux et fraîcheur mentholée. Saint-Estèphe, plus accessible qu’à l’accoutumée, offre une chair savoureuse et une vigueur maîtrisée. Margaux enchante par sa finesse aromatique et son élégance florale. À Pessac-Léognan, les rouges conjuguent ampleur, pureté et allonge. Une rive gauche solaire, rayonnante, mais d’une tenue exemplaire : la chaleur maîtrisée par la main du terroir.

Blancs secs

2009, année chaude, favorise des blancs amples et expressifs. Les graves profondes ont toutefois su préserver leur tension naturelle, donnant des vins équilibrés, plus charmeurs que tranchants. Arômes de fruits exotiques, d’agrumes mûrs et de fleurs blanches, portés par une texture ronde et enveloppante. Des blancs sensuels, dorés par le soleil, à la fois généreux et harmonieux, parfaits dans leur jeunesse.

Liquoreux

2009 est un grand millésime pour le Sauternais. Les alternances idéales de chaleur et d’humidité ont favorisé une botrytisation progressive et complète. Les vins sont somptueux : puissants, amples, portés par une acidité fine. L’équilibre entre richesse et fraîcheur est magistral. Arômes d’abricot confit, de miel, d’ananas rôti, de fleur d’oranger et de safran. Des liquoreux de lumière, sensuels et éclatants, parmi les plus accomplis du siècle.

Conclusion

2009 incarne l’harmonie parfaite entre puissance et charme. Les rouges, d’une texture soyeuse et d’un éclat fascinant, conjuguent gourmandise et profondeur. Les blancs allient ampleur et équilibre, les liquoreux atteignent la grâce absolue. Un millésime solaire mais discipliné, capable de séduire dès aujourd’hui tout en promettant une garde immense.

Un Bordeaux de plénitude, d’énergie et de joie — l’éclat solaire dans toute sa maîtrise.

Le tour des appellations – Coups de cœur

(Sélection issue des dégustations primeurs)*

Saint-Émilion : Pavie-Macquin, Larcis Ducasse, Clos Fourtet, Canon, La Gaffelière

Pomerol : La Conseillante, Clinet, Gazin, Le Bon Pasteur

Castillon & Francs : Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot, Veyry

Pessac-Léognan : Smith Haut Lafitte, Domaine de Chevalier, Pape Clément, Malartic-Lagravière, Les Carmes Haut-Brion

Saint-Julien & Pauillac : Léoville-Barton, Léoville-Poyferré, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Baron, Pontet-Canet, Grand-Puy-Lacoste

Margaux : Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla, Giscours, Malescot Saint-Exupéry

Liquoreux :Yquem, Rieussec, Coutet, Suduiraut, Doisy-Daëne

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2010 - La force et la lumière

Lecture en 2 min

2010 est un millésime immense, dans la lignée des très grands classiques de Bordeaux. Après l’opulence solaire de 2009, il en offre le contrepoint parfait : puissance contenue, fraîcheur éclatante, équilibre souverain. Un millésime d’énergie et de densité, bâti pour la garde, où la profondeur rencontre la précision. 2010, c’est la force tranquille du grand Bordeaux : lumineux, droit, et magistralement construit.

Analyse météo

Le millésime 2010 se caractérise par une saison sèche, ensoleillée, mais sans excès. Le printemps, frais et sec, ralentit la croissance, assurant une floraison homogène. L’été, chaud mais ventilé, installe des conditions idéales : peu de pluies, une forte amplitude thermique, favorisant une maturité lente et complète. Les vendanges, sous un ciel limpide, se déroulent sereinement. Les raisins affichent une concentration exceptionnelle : peaux épaisses, sucres élevés, acidité préservée. Ce double équilibre — richesse et tension — confère aux vins une densité phénoménale et une précision inégalée.

Rive droite

Sur la rive droite, 2010 signe un millésime de grand équilibre. Les merlots, concentrés mais frais, allient profondeur et éclat. Saint-Émilion exprime une intensité rare, soutenue par la fraîcheur de ses calcaires : trames denses, tanins veloutés, finales tendues. Les terroirs argileux donnent des vins plus amples mais d’une droiture remarquable. Pomerol conjugue richesse et élégance : le fruit noir s’y fait soyeux, la texture satinée, la persistance majestueuse. Dans les Côtes, Castillon et Francs livrent des vins d’une pureté exemplaire, où la maturité s’accorde à la fraîcheur minérale. Une rive droite profonde, vibrante, d’une intensité calme et harmonieuse.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves trouvent en 2010 un terrain d’expression magistral. Les cabernets sauvignons, mûrs et toniques, livrent des vins puissants, droits, structurés, mais d’une grande précision aromatique. Saint-Julien brille par sa régularité : densité contenue, tanins d’une finesse ciselée, droiture absolue. Pauillac atteint des sommets : des cabernets racés, profonds, mentholés, à la fraîcheur souveraine. Saint-Estèphe conjugue force et équilibre, avec des tanins solides mais polis. Margaux offre des rouges d’une élégance aérienne, où la délicatesse florale répond à la puissance du fruit. À Pessac-Léognan, les rouges allient ampleur, tension et éclat : un style à la fois intense et lumineux. Une rive gauche d’architecture parfaite, alliant muscle et grâce.

Blancs secs

Les blancs secs de 2010 sont splendides. L’été sec et les nuits fraîches ont favorisé une maturité aromatique complète tout en préservant la tension. Les sauvignons livrent des notes d’agrumes, de buis et de pierre à fusil, tandis que les sémillons apportent volume et texture. Les graves profondes signent des vins cristallins, équilibrés, d’une allonge saline remarquable. Un millésime tendu, vibrant, d’une pureté exceptionnelle.

Liquoreux

2010 offre au Sauternais un très beau millésime, marqué par la régularité du botrytis. Les conditions d’arrière-saison ont permis des tries progressives, donnant des moûts concentrés mais équilibrés. Les vins allient intensité, tension et précision aromatique. Arômes d’abricot confit, de miel, d’ananas rôti et de zestes d’agrumes. Des liquoreux raffinés, longs, lumineux, d’un équilibre exemplaire — la pureté sans l’opulence.

Conclusion

2010 s’impose comme l’un des plus grands millésimes modernes de Bordeaux. Les rouges allient profondeur, droiture et énergie, les blancs éclat et tension, les liquoreux noblesse et équilibre. C’est un millésime de stature, à la fois puissant et lumineux, où chaque appellation exprime la vérité de son terroir.

Un Bordeaux monumental, d’une architecture classique, promis à un très long avenir — la force et la lumière réunies.

Le tour des appellations – Coups de cœur

(Sélection issue des dégustations primeurs)

Saint-Émilion : Pavie-Macquin, Larcis Ducasse, Canon, Clos Fourtet, La Gaffelière, Beauséjour Bécot

Pomerol : Clinet, La Conseillante, Gazin, Le Bon Pasteur

Castillon & Francs : Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot, Veyry

Pessac-Léognan : Smith Haut Lafitte, Domaine de Chevalier, Pape Clément, Les Carmes Haut-Brion, Malartic-Lagravière

Saint-Julien & Pauillac : Léoville-Barton, Léoville-Poyferré, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Baron, Pontet-Canet, Grand-Puy-Lacoste

Margaux : Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla, Giscours, Malescot Saint-Exupéry

Liquoreux : Yquem, Rieussec, Suduiraut, Coutet, Doisy-Daëne, Guiraud

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2011 - L’instinct du vigneron

Lecture en 2 min

Après les géants 2009 et 2010, 2011 fut une année d’équilibre fragile et de précision. Un millésime de transition, plus capricieux, où l’observation et la réactivité ont fait toute la différence. Là où la vigne a été accompagnée avec mesure, les vins se révèlent frais, élégants, sincères. Moins spectaculaires mais souvent très justes, ils expriment le retour à une dimension humaine : 2011, le millésime de la main du vigneron.

Analyse météo

Le millésime 2011 s’ouvre sur un hiver sec et froid, suivi d’un printemps étonnamment chaud et précoce. La floraison, rapide et homogène, laisse présager une récolte généreuse. Mais l’été, marqué par des variations brutales, impose une vigilance constante : chaleur précoce, orages, puis un mois d’août plus frais ralentissent la maturation. Septembre, sec et lumineux, vient sauver la récolte, assurant des vendanges sereines sur les terroirs les mieux situés. Les raisins présentent des maturités hétérogènes : sucres modérés, tanins fermes, acidité bien présente. Un millésime d’ajustement, exigeant, où la précision a dicté la réussite.

Rive droite

Sur la rive droite, les terroirs argilo-calcaires ont fait la différence. Les merlots, précoces, ont été récoltés tôt, offrant des vins d’un beau fruité et d’une fraîcheur savoureuse. Saint-Émilion s’exprime dans un registre classique : fruits rouges frais, tanins fins, allonge minérale. Les terroirs calcaires ont préservé tension et équilibre, donnant des vins précis et digestes. Pomerol, plus solaire, livre des rouges ronds, veloutés, mais sans excès. Dans les Côtes, Castillon et Francs se distinguent par leur franchise et leur éclat, soutenus par une belle acidité naturelle. Une rive droite sincère, fine, pleine de clarté.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves signent un millésime contrasté mais élégant. Les cabernets sauvignons, bien réussis sur les terroirs profonds, offrent des vins équilibrés, plus droits que puissants. Saint-Julien se distingue par sa régularité, avec des tanins fins et des finales nettes. Pauillac affiche davantage de fermeté mais conserve un fruit pur et une grande fraîcheur. Saint-Estèphe, plus robuste, a produit des vins solides, au caractère affirmé. Margaux, grâce à son homogénéité climatique, offre des vins charmeurs, floraux et délicats. Pessac-Léognan brille par son équilibre et son éclat aromatique, avec des rouges fins et persistants. Une rive gauche sobre, racée, fidèle à la main du vigneron.

Blancs secs

Très belle réussite pour les blancs secs en 2011. Les conditions fraîches de fin de saison ont permis de conserver une acidité éclatante et une aromatique d’une grande précision. Les sauvignons livrent des arômes d’agrumes, de fleurs blanches et de pierre à fusil ; les sémillons apportent volume et gras. Les graves profondes signent des blancs droits, tendus, vibrants, d’une pureté admirable. Un millésime lumineux, parfaitement équilibré.

Liquoreux

2011 est une année historique pour le Sauternais. Les alternances d’humidité et de chaleur ont permis une botrytisation rapide et homogène. Les vins sont d’une richesse impressionnante, portés par une acidité éclatante. La concentration est magistrale : abricot rôti, miel, épices douces, zeste d’orange confite. Les plus beaux crus atteignent un niveau d’intensité et de pureté rare. Des liquoreux de légende, amples, longs, et d’une fraîcheur souveraine.

Conclusion

2011 récompense la vigilance et la précision. Un millésime exigeant, parfois inégal, mais capable de très belles réussites. Les rouges expriment fraîcheur, sincérité et justesse ; les blancs sont éclatants de pureté ; les liquoreux, sublimes.

Un Bordeaux de discernement et de mesure, où la main de l’homme a guidé la nature avec tact — la beauté de l’instinct maîtrisé.

Le tour des appellations – Coups de cœur

*(Sélection issue des dégustations primeurs)*

**Saint-Émilion :** Pavie-Macquin, Larcis Ducasse, Canon, Clos Fourtet, La Gaffelière, Beauséjour Bécot

**Pomerol :** La Conseillante, Clinet, Gazin

**Castillon & Francs :** Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot

**Pessac-Léognan :** Smith Haut Lafitte, Domaine de Chevalier, Pape Clément, Malartic-Lagravière

**Saint-Julien & Pauillac :** Léoville-Barton, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Baron, Pontet-Canet, Grand-Puy-Lacoste

**Margaux :** Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla, Giscours, Malescot Saint-Exupéry

**Liquoreux :** Yquem, Rieussec, Suduiraut, Coutet, Doisy-Daëne

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2012 - Le charme de l’équilibre

Lecture en 2 min

2012 fut un millésime de contrastes, exigeant mais plein de charme. Après un printemps compliqué et un été irrégulier, Bordeaux a su transformer l’adversité en finesse. Grâce à un mois de septembre lumineux, les vins affichent une maturité douce, des tanins souples et un fruit expressif. Moins puissants que leurs aînés, ils séduisent par leur naturel et leur équilibre. 2012, c’est Bordeaux dans sa version la plus humaine — sincère, harmonieux et accessible.

Analyse météo

L’année s’ouvre sur un hiver froid et humide, suivi d’un printemps difficile, marqué par des pluies fréquentes et un débourrement tardif. La floraison, irrégulière, engendre des rendements modestes. Mais à partir de la mi-juillet, le temps s’assagit : l’été devient chaud et sec, permettant une maturation progressive. Septembre, chaud et ensoleillé, parachève la réussite. Les vendanges se déroulent dans de bonnes conditions, avec des raisins équilibrés, à la maturité phénolique aboutie. Les vins présentent un fruit pur, une structure souple, une acidité fraîche : la grâce née de la patience.

Rive droite

Sur la rive droite, 2012 offre des vins charmeurs, expressifs, au fruit généreux. Les merlots, cueillis à pleine maturité, livrent des rouges suaves, soyeux, d’une grande accessibilité. Saint-Émilion se distingue par la rondeur de ses textures et la précision de ses finales : les terroirs calcaires confèrent fraîcheur et équilibre, tandis que les argiles accentuent le velouté. Pomerol rayonne de sensualité, avec des vins charnus, tendres, sans excès. Dans les Côtes, notamment à Castillon et Francs, les vins se montrent sincères, lumineux, portés par un fruit éclatant. Une rive droite joyeuse et équilibrée, au charme immédiat.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves expriment un profil plus classique, parfois austère dans leur jeunesse mais d’une grande précision. Les cabernets sauvignons, bien mûris en fin de saison, livrent des vins élégants, droits et équilibrés. Saint-Julien brille par sa tenue et sa finesse ; Pauillac par sa structure ferme et ses tanins denses mais mûrs. Saint-Estèphe affiche une belle vigueur, tout en préservant fraîcheur et droiture. Margaux se montre délicat, floral, soyeux. À Pessac-Léognan, les rouges séduisent par leur fruit éclatant, leur trame souple et leur pureté aromatique. Une rive gauche sobre, équilibrée, à la fois sérieuse et gourmande.

Blancs secs

Très beaux résultats pour les blancs secs. Les conditions de fin d’été ont favorisé la maturité des sauvignons, donnant des vins expressifs et vifs. Arômes d’agrumes mûrs, de pêche blanche, de fleurs et de pierre chaude. Les sémillons apportent une texture ample, équilibrée par une acidité bien présente. Des blancs francs, lumineux, à la fois précis et charmeurs.

Liquoreux

Année difficile pour le Sauternais, marquée par une botrytisation tardive et irrégulière. Les crus les plus rigoureux ont néanmoins produit des vins d’une belle pureté, plus légers mais élégants. Notes de miel clair, d’abricot frais, de fleurs et d’écorce d’agrumes. Des liquoreux fins, aériens, tout en subtilité, qui privilégient la fraîcheur à la richesse.

Conclusion

2012 s’impose comme un millésime d’équilibre et d’harmonie. Les rouges sont suaves, soyeux, lumineux ; les blancs nets et expressifs ; les liquoreux délicats. Sans ostentation, Bordeaux retrouve ici le charme simple de la justesse.

Un millésime de sincérité et de mesure, à la fois accessible et racé — la beauté tranquille de l’équilibre.

Le tour des appellations – Coups de cœur

*(Sélection issue des dégustations primeurs)*

**Saint-Émilion :** Pavie-Macquin, Larcis Ducasse, Canon, Clos Fourtet, La Gaffelière

**Pomerol :** Clinet, La Conseillante, Gazin, Beauregard

**Castillon & Francs :** Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot

**Pessac-Léognan :** Domaine de Chevalier, Smith Haut Lafitte, Pape Clément, Malartic-Lagravière

**Saint-Julien & Pauillac :** Léoville-Barton, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Baron, Grand-Puy-Lacoste

**Margaux :** Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla, Giscours

**Liquoreux :** Coutet, Suduiraut, Doisy-Daëne, Guiraud

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2013 - La patience récompensée

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2013 restera comme l’un des millésimes les plus difficiles des dernières décennies à Bordeaux. Une année marquée par les caprices du climat, exigeant vigilance et courage. Pourtant, grâce au tri minutieux et à la précision accrue des vinifications, de très belles réussites ont vu le jour. Des vins d’un style plus léger, frais et digestes, où la grâce l’emporte sur la puissance. 2013, c’est l’expression de la résilience bordelaise — la patience récompensée.

Analyse météo

L’année commence par un hiver humide et froid, suivi d’un printemps instable, souvent pluvieux. La floraison, longue et hétérogène, engendre coulure et millerandage, réduisant naturellement les rendements. L’été, chaud mais ponctué d’orages, peine à rattraper le retard du cycle végétatif. C’est finalement septembre, ensoleillé et sec, qui permet une maturation inespérée. Les vendanges sont parmi les plus tardives depuis vingt ans, menées souvent sous la menace de pluies d’octobre. Les raisins, petits et concentrés, offrent des tanins souples et une acidité marquée. La qualité se joue à la sélection : seuls les plus attentifs ont tiré la quintessence d’un millésime exigeant.

Rive droite

Sur la rive droite, la réussite dépend étroitement du terroir et de la précision du travail à la vigne. Les sols argilo-calcaires ont particulièrement bien résisté à l’humidité printanière, donnant des vins frais et harmonieux. Saint-Émilion révèle un profil délicat, tendre, aux tanins veloutés. Les terroirs calcaires signent des vins droits, d’une élégance sobre. Pomerol affiche davantage de charme, avec des rouges souples, savoureux, au fruit rouge éclatant. Dans les Côtes, Castillon et Francs livrent des vins sincères, digestes, lumineux, marqués par la pureté plus que par la densité. Une rive droite sincère, fluide, où la légèreté devient vertu.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves ont connu un millésime contrasté, sauvé par les cabernets sauvignons, plus tardifs et mieux adaptés aux conditions de fin de saison. Saint-Julien conserve un style précis et droit, sur des tanins fins et des fruits nets. Pauillac brille sur ses grands terroirs par une pureté mentholée et une structure élancée. Saint-Estèphe, plus robuste, se montre sincère et franc, sans excès d’extraction. Margaux, dans sa grâce habituelle, livre des vins parfumés et légers, au charme immédiat. À Pessac-Léognan, les rouges se distinguent par leur finesse, leur éclat et leur équilibre naturel. Une rive gauche sobre, équilibrée, où la fraîcheur domine.

Blancs secs

2013 est une très belle année pour les blancs secs. Le climat frais et ventilé a permis une maturité lente, idéale pour les sauvignons. Les vins allient intensité aromatique et tension : agrumes, buis, fleurs blanches et pierre à fusil. Les graves profondes livrent des blancs cristallins, ciselés, d’une vivacité exemplaire. Un millésime pur, salin, d’une superbe précision.

Liquoreux

Année exceptionnelle pour le Sauternais. Les conditions d’arrière-saison — chaleur douce et humidité régulière — ont favorisé une botrytisation homogène et rapide. Les vins sont splendides : riches mais tendus, d’une grande complexité aromatique. Notes d’abricot confit, de miel, d’ananas rôti, d’agrumes et de safran. L’équilibre entre sucre et acidité est parfait. Des liquoreux vibrants, éclatants, parmi les plus réussis de la décennie.

Conclusion

2013 fut une année de défis, mais aussi de progrès. Grâce à la rigueur des vignerons, Bordeaux a su transformer la fragilité climatique en élégance et en pureté. Les rouges, frais et légers, séduisent par leur franchise ; les blancs, superbes, atteignent des sommets de précision ; les liquoreux, majestueux, rappellent la magie du Sauternais.

Un millésime de résilience, sincère et touchant — la patience récompensée.

Le tour des appellations – Coups de cœur

*(Sélection issue des dégustations primeurs)*

**Saint-Émilion :** Pavie-Macquin, Larcis Ducasse, Canon, Clos Fourtet, La Gaffelière

**Pomerol :** La Conseillante, Clinet, Gazin

**Castillon & Francs :** Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot

**Pessac-Léognan :** Domaine de Chevalier, Smith Haut Lafitte, Pape Clément, Malartic-Lagravière

**Saint-Julien & Pauillac :** Léoville-Barton, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Baron, Grand-Puy-Lacoste

**Margaux :** Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla, Giscours

**Liquoreux :** Yquem, Rieussec, Coutet, Suduiraut, Doisy-Daëne

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2014 - La renaissance de la fraîcheur

Lecture en 2 min

2014 marque le retour du classicisme bordelais dans toute sa splendeur. Après plusieurs millésimes difficiles, Bordeaux retrouve un équilibre naturel : un été tardif mais idéal, des raisins sains, des maturités complètes. Des vins précis, lumineux, portés par la fraîcheur et l’énergie. Ni trop chauds, ni trop austères, ils incarnent le juste milieu, la tension maîtrisée. 2014, c’est la renaissance de la fraîcheur et de la confiance.

Analyse météo

L’année débute par un hiver doux et humide, suivi d’un printemps régulier. Le mois d’août, frais et nuageux, inquiète un temps les vignerons… avant qu’un miracle ne survienne : septembre et octobre sont magnifiques, chauds, secs, ensoleillés, avec des nuits fraîches qui préservent l’acidité. Les raisins mûrissent lentement, parfaitement, dans des conditions idéales. Les vendanges, tardives mais sereines, livrent des baies concentrées, riches en tanins et en couleur, avec un équilibre acide impeccable. Le climat a fait le tri : 2014 est une leçon de patience récompensée.

Rive droite

Sur la rive droite, 2014 séduit par sa netteté et sa sincérité. Les merlots expriment un fruit clair, éclatant, d’une grande précision. Saint-Émilion offre des vins équilibrés, tendus, soutenus par la fraîcheur calcaire et une belle allonge minérale. Les tanins sont fins, polis, sans excès de maturité. Pomerol rayonne dans un registre de grâce et d’harmonie : chair soyeuse, fruits rouges et noirs, texture fluide. Dans les Côtes, notamment à Castillon et Francs, les rouges sont francs, juteux, digestes, portés par une tension naturelle. Une rive droite claire, équilibrée, vibrante — toute en justesse.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves retrouvent leur visage classique. Les cabernets sauvignons, parfaitement mûrs, livrent des vins racés, droits, d’une belle structure. Saint-Julien affiche une homogénéité exemplaire, sur des tanins précis et une fraîcheur mentholée. Pauillac impressionne par sa profondeur et sa tenue, entre densité et élégance. Saint-Estèphe, vigoureux et concentré, brille par sa droiture et son éclat de fruit. Margaux charme par sa grâce florale et sa texture veloutée. À Pessac-Léognan, les rouges allient pureté aromatique, tanins soyeux et équilibre aérien. Une rive gauche classique, tonique, d’une beauté linéaire et pleine d’énergie.

Blancs secs

Excellente année pour les blancs secs. Les conditions de fin de saison ont permis une maturation lente et complète, préservant tension et complexité. Les sauvignons livrent des notes d’agrumes, de buis et de fleurs blanches ; les sémillons apportent ampleur et gras. Les graves profondes signent des vins droits, précis, salins, d’une grande élégance. Des blancs cristallins, purs, à la fois riches et nerveux.

Liquoreux

Superbe millésime pour le Sauternais. Les brouillards matinaux et les après-midis ensoleillés de septembre ont favorisé une botrytisation progressive et régulière. Les vins sont d’une grande pureté aromatique, équilibrés par une acidité fine. Arômes de fruits confits, d’écorce d’orange, de miel et de fleurs blanches. Des liquoreux fins, aériens, d’une longueur harmonieuse. La noblesse de la légèreté.

Conclusion

2014 signe le retour de la précision et du classicisme. Les rouges sont élégants, frais, expressifs ; les blancs lumineux et tendus ; les liquoreux d’une pureté remarquable. Bordeaux retrouve son identité : équilibre, droiture, et énergie.

Un millésime serein, construit sur la clarté et la maîtrise — la renaissance de la fraîcheur.

Le tour des appellations – Coups de cœur

*(Sélection issue des dégustations primeurs)*

**Saint-Émilion :** Pavie-Macquin, Larcis Ducasse, Canon, Clos Fourtet, La Gaffelière

**Pomerol :** La Conseillante, Gazin, Clinet

**Castillon & Francs :** Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot

**Pessac-Léognan :** Smith Haut Lafitte, Domaine de Chevalier, Pape Clément, Malartic-Lagravière, Les Carmes Haut-Brion

**Saint-Julien & Pauillac :** Léoville-Barton, Léoville-Poyferré, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Baron, Pontet-Canet, Grand-Puy-Lacoste

**Margaux :** Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla, Giscours, Malescot Saint-Exupéry

**Liquoreux :** Yquem, Rieussec, Coutet, Suduiraut, Doisy-Daëne

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2017 - La précision après l’épreuve

Lecture en 2 min

2017 fut un millésime d’émotion et de résilience. Marqué par les épisodes de gel du mois d’avril, il mit à rude épreuve le vignoble bordelais. Pourtant, les propriétés épargnées ou bien situées ont su produire des vins superbes, fins, précis, portés par une grande fraîcheur. Après la puissance des 2015 et 2016, 2017 incarne la délicatesse et la justesse : un Bordeaux ciselé, sincère et lumineux.

Analyse météo

Le millésime 2017 débute sous de bons auspices : un hiver sec, un printemps précoce, une floraison rapide et homogène. Mais dans la nuit du 26 au 27 avril, deux gelées successives frappent durement certaines zones, en particulier dans les bas de coteaux et les plaines. Les parcelles préservées, notamment sur les plateaux calcaires, les graves profondes et les pentes bien exposées, poursuivent un cycle régulier. L’été, chaud et sec, favorise une maturation rapide, tandis que septembre, ensoleillé et ventilé, permet des vendanges précoces et sereines. Les raisins sont concentrés, équilibrés, d’une grande pureté. 2017 récompense la précision du travail humain et la valeur des grands terroirs.

Rive droite

Sur la rive droite, les terroirs calcaires et argilo-calcaires, moins touchés par le gel, ont brillé. Les merlots, mûrs sans excès, livrent des vins pleins de fruit, au toucher velouté et à la fraîcheur naturelle. Saint-Émilion exprime toute sa grâce : droiture, équilibre, tanins fins et allonge minérale. Pomerol, plus solaire, séduit par sa texture onctueuse, son fruit noir éclatant et ses tanins soyeux. Dans les Côtes, notamment à Castillon et Francs, les vins se montrent précis, lumineux, d’un style digeste et harmonieux. Une rive droite d’élégance et de pureté, concentrée sans lourdeur.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves s’en sortent remarquablement. Les cabernets sauvignons, parfaitement mûrs, donnent des vins équilibrés, droits, d’un éclat classique. Saint-Julien incarne la justesse et la régularité : tanins soyeux, trame allongée, fruit pur. Pauillac brille par sa densité mesurée et sa fraîcheur mentholée. Saint-Estèphe se distingue par son énergie et sa profondeur, sans rusticité. Margaux charme par sa souplesse et son parfum floral, tandis que Pessac-Léognan livre des rouges délicats, persistants, d’une très belle pureté. Une rive gauche élégante, racée, qui conjugue finesse et précision.

Blancs secs

Très belle réussite pour les blancs secs. Les conditions climatiques ont favorisé la vivacité et la netteté aromatique. Les sauvignons livrent des arômes d’agrumes, de fleurs et de fruits à chair blanche, soutenus par la rondeur des sémillons. Les vins sont tendus, précis, salins, d’une grande élégance. Un millésime lumineux, parfait pour les amateurs de blancs fins et ciselés.

Liquoreux

Année difficile pour le Sauternais, frappé par le gel et marqué par une botrytisation tardive et irrégulière. Les crus les mieux situés ont cependant réalisé des vins d’une belle pureté, plus légers mais d’une précision remarquable. Arômes d’abricot frais, de miel blanc, de fleurs d’oranger. Des liquoreux élégants, aériens, au charme délicat. Peu de volumes, mais une grâce indéniable.

Conclusion

2017 incarne la finesse et la résilience. Un millésime de sélection, mais aussi de clarté : les vins sont droits, précis, frais, et déjà délicieux. Les rouges conjuguent élégance et harmonie, les blancs brillent par leur éclat, les liquoreux par leur légèreté.

Un Bordeaux sincère, précis, fidèle à ses terroirs — la précision après l’épreuve.

Le tour des appellations – Coups de cœur

*(Sélection issue des dégustations primeurs)*

**Saint-Émilion :** Pavie-Macquin, Larcis Ducasse, Canon, Clos Fourtet, La Gaffelière

**Pomerol :** Clinet, La Conseillante, Gazin, Beauregard

**Castillon & Francs :** Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot

**Pessac-Léognan :** Smith Haut Lafitte, Domaine de Chevalier, Pape Clément, Les Carmes Haut-Brion, Malartic-Lagravière

**Saint-Julien & Pauillac :** Léoville-Barton, Léoville-Poyferré, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Baron, Pontet-Canet, Grand-Puy-Lacoste

**Margaux :** Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla, Giscours, Malescot Saint-Exupéry

**Liquoreux :** Yquem, Rieussec, Coutet, Suduiraut, Doisy-Daëne

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2018 - La puissance sereine

Lecture en 2 min

2018 ouvre un nouveau cycle à Bordeaux : celui d’un équilibre retrouvé entre maturité et précision. Après un début de saison difficile, la nature a offert une fin d’été parfaite, permettant de produire des vins spectaculaires d’intensité et de pureté. Denses mais harmonieux, riches mais frais, les 2018 marquent un sommet moderne du style bordelais. Une année de puissance sereine, lumineuse et parfaitement maîtrisée.

Analyse météo

L’année commence sous la pluie : un hiver provoquant un retard de débourrement puis un printemps très humides favorisant un mildiou foudroyant sur feuilles, sur grappes, les orages de grêle n’arrangent rien, l’inquiétude est largement palpable chez les vignerons devant faire face à tant de pressions. A partir de juillet, le temps change radicalement : un été chaud, sec, lumineux, sans excès de canicule, s’installe durablement. Les vignes reprennent vigueur, la maturité progresse lentement mais sûrement. Septembre et octobre, ensoleillés et secs, permettent des fin de maturité complètes et des vendanges sereines et tardives. Les raisins sont splendides : petits, concentrés, à la peau épaisse, avec des tanins mûrs et une acidité étonnamment fraîche. 2018 est un millésime d’exception né du contraste entre abondance solaire et rigueur technique.

Rive droite

Sur la rive droite, 2018 offre des vins d’une sensualité contenue. Les merlots, d’une maturité parfaite, livrent des rouges charnus, veloutés et profonds. Saint-Émilion brille par l’équilibre de ses vins entre ampleur et droiture, des tannins structurants mais soyeux. À Pomerol, la richesse naturelle du millésime s’exprime dans une texture moelleuse , duveteuse, et un fruité intense noir et pur. Dans les Côtes, notamment à Castillon et Francs, mais aussi à Fronsac et Canon Fronsac les rouges se distinguent par leur densité et leur éclat. Une rive droite festoyante où puissance et fraîcheur se confondent.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves signent de grands vins. Les cabernets sauvignons, parfaitement mûrs, offrent des structures monumentales dans un parfait équilibre. Pauillac impressionne par sa densité monolithique et ses longueurs intarrissable. Saint-Estèphe s’accorde un tannin plus affirmé mais aussi un fruité plus vivifiant. Saint-Julien affiche la générosité, du fruit du jus, du fruit du jus… Plus au sud, et probablement parce que le merlot est plus abondant, et que mildiou et grêle ont été plus intense qu’au nord, les vins de Margaux assurément gourmand à souhait affichent une arrogance juvénile liée à l’alcool un peu frontal et un tannin ciselant. Pessac-Léognan aussi revêt une pointe alcooleuse mais cette trame crayeuse qui est la sienne enveloppée de fruit gourmand et sa chair juteuse en font une réussite du millésime . Une rive gauche puissante, lumineuse, symbole d’un Bordeaux exceptionnel en particulier au nord.

Blancs secs

Les blancs secs 2018 sont tendre, gourmand, parfois solaires, et pour les plus réussis équilibrés par un aromatique d’agrumes mûrs généreux; les sémillons, en particulier sur argilo-calcaire, apportent volume et suavité. Des vins charmeurs, pleins, plus ronds que tendus, peu éloquents mais savoureux.

Liquoreux

Année complexe pour le Sauternais, marquée en premier lieu par une attaque massive, intense, du mildiou ; puis des orages de grêle destructeurs. L’automne chaud et ensoleillé favorise le passerillage mais pas le développement de la pourriture noble qu’il faudra attendre mi-octobre pour des vendanges fin octobre. Les crus les mieux notés ont toutefois produit des vins superbe : puissants, riches, aux arômes de fruits confits, de miel, d’ananas rôti et d’épices douces. La plus part manquent de fraicheur et d’élégance qu’octroie un botrytis magnifiquement développé, ils ont même pour certains une tendance à s’empâter. Malgré cela ces liquoreux sont profonds, voluptueux et savoureux.

Conclusion

2018 est un grand millésime de modernité maîtrisée. Des rouges somptueux ; des blancs secs charmeurs ; des liquoreux généreux. Un Bordeaux à la fois intense et apaisé, qui allie force et transparence.

Une année de maturité tranquille, où la puissance se fait harmonie — la puissance sereine.

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2019 - L’évidence du fruit

Lecture en 2 min

2019 incarne le retour à l’harmonie naturelle. Une année lumineuse, équilibrée, où la maturité s’est installée sans excès. Les vins allient profondeur et fraîcheur, intensité et grâce. Après les tensions climatiques de 2018, Bordeaux signe un millésime d’évidence : des rouges purs, expressifs, précis, d’un équilibre presque parfait. Le charme et la clarté — voilà la signature de 2019.

Analyse météo

L’année 2019 commence sous un hiver doux et sec, suivi d’un printemps instable, ponctué d’averses qui certes reconstituent les réserves hydriques mais perturbent la floraison. Puis, à partir de mi-juin, un été chaud et lumineux s’installe, sans excès de sécheresse grâce à quelques pluies salvatrices variables selon les régions. En août, les journées ensoleillées alternées de nuits fraîches permettent une maturation lente qui se prolonge en septembre. Les vendanges, menées sous un temps serein, offrent des raisins d’un équilibre naturel remarquable : riches sans lourdeur, préservant une bonne acidité. 2019, c’est l’évidence du climat juste.

Rive droite

Sur la rive droite, 2019 exprime la douceur d’un merlot mûr et frais. Saint-Émilion brille par sa finesse et sa précision : celle d’un fruit noir éclatant, des tanins soyeux, une allonge fraîche et minérale. À Pomerol, la maturité parfaite des raisins donne des vins voluptueux, d’une texture caressante, soutenus par une belle fraîcheur interne. Une rive droite d’équilibre, charnelle et vibrante.

Rive gauche

Si les merlots ont tout aussi bien profité du mois de septembre, la récolte des cabernets sauvignon s’est étalée jusqu’à la mi-octobre. Les raisins les plus mûrs ont une belle richesse en sucre tout en maintenant une bonne acidité en accord avec un tannin ferme. La particularité des terroirs conjuguée à la proportion de l’encépagement Merlots/Cabernets dessine la diversité des vins du médoc.

Blancs secs

Les blancs secs 2019 conjuguent ampleur et éclat. Les nuits fraîches ont permis de conserver tension et vivacité malgré la chaleur estivale. Les sauvignons livrent des arômes d’agrumes mûrs, pamplemousse, lime et des arômes exotiques de mangue très caractéristiques ; les sémillons apportent rondeur, texture, suavité. Les graves profondes signent des blancs amples, lumineux, à la fois riches et frais. Un millésime de droiture et d’énergie.

Liquoreux

Année très compliquée pour le Sauternais, la pourriture noble a tardé à s’installer et les pluies en flots continues de fin septembre à fin octobre ont laissé très peu de fenêtres propices à des tris qualitatives. Au prix d’une sélection drastique et de rendements ridicules quelques liquoreux sont fins et lumineux frais et gourmand.

Conclusion

2019 est un pur Bordeaux d’école septentrional. Les rouges marient intensité du fruit et fluidité de bouche avec selon les région une structure tannique plus ou moins ciselée ; les blancs unissent générosité, richesse et tension ; les rares liquoreux brillent, au delà du vin, par l’exigence et la ténacité des vignerons.

La justesse du fruit, la lumière du terroir — l’évidence du millésime.

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2020 - La profondeur tranquille

Lecture en 2 min

2020 clôt une trilogie exceptionnelle à Bordeaux (2018–2019–2020) en rouge. Plus sobre que 2018, plus vibrant que 2019, il incarne l’équilibre parfait entre densité et fraîcheur. Un millésime de concentration naturelle, mûr sans chaleur, dense sans excès. Des vins à la fois charnels et droits, profonds mais lumineux. 2020, c’est la sérénité après la maîtrise — la profondeur tranquille. A contrario, les blancs secs frais et fruité manquent de stature, les liquoreux ont beaucoup souffert de ce début d’automne, les rares réussis sont tout de même gourmand.

Analyse météo

L’année débute par un hiver doux et humide, suivi d’un printemps précoce et instable. Le mois de mai apporte chaleur et floraison rapide, mais l’été, chaud et sec, resserre les rendements. Malgré quelques stress hydriques localisés, les vignes bien enracinées ont résisté grâce à un été équilibré, ponctué d’orages salvateurs en août. Les vendanges, précoces, se déroulent dans des conditions idéales : journées chaudes, nuits fraîches, maturité homogène. Les raisins sont petits, concentrés, aromatiques, dotés d’une acidité naturelle qui soutient la richesse du millésime. 2020, c’est l’équilibre né du contraste : la puissance et la tension réunies.

Rive droite

Sur la rive droite, 2020 offre des vins d’une intensité sereine. Les merlots, riches mais frais, livrent des rouges amples, élégants, profonds, d’une texture caressante. Saint-Émilion se distingue par son éclat et sa pureté : fruits noirs juteux, tanins veloutés, allonge saline. Les terroirs calcaires confèrent cette énergie minérale qui équilibre la générosité du fruit. Pomerol, plus rond, exprime la densité et la douceur du millésime, tout en gardant un grain précis. Dans les Côtes, Castillon et Francs livrent des vins sincères, vibrants, pleins de fraîcheur. Une rive droite lumineuse, sensuelle et équilibrée.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves signent une année d’une homogénéité impressionnante. Les cabernets sauvignons, mûrs et précis, donnent des vins ciselés, tendus, profonds. Saint-Julien incarne l’élégance : équilibre, droiture, finesse, éloquence. Pauillac impressionne par sa densité racée, sa profondeur. Saint-Estèphe séduit par sa vigueur et sa constance. Les Margaux sont tout doux, suaves, ronds et chauds pendant que Pessac-Léognan livre des rouges gourmand à souhait alliant droiture et sensualité. Une rive gauche architecturée, droite et lumineuse — Bordeaux dans sa forme la plus pure.

Blancs secs

L’été chaud et sec laissait craindre le pire. Heureusement, les sols ne manquaient pas d’eau et conjugués avec des nuits fraîches ont permis d’obtenir des vins relativement frais et savoureux. Les sauvignons sont moins aromatiques qu’en 2019 mais les sémillons relativement réussis ajoutent de la rondeur et de la complexité et apportent la suavité à ce millésime.

Liquoreux

Année difficile pour le Sauternais, avec une botrytisation tardive et particulièrement hétérogène et compliquée. Les crus les plus rigoureux ont néanmoins produit des vins raffinés, d’une grande finesse. Arômes d’abricot, d’agrumes, de fleurs blanches, de noix et de notes grillées. Des liquoreux discrets mais élégants.

Conclusion

2020 clôt une trilogie exceptionnelle avec brio. Les rouges sont intenses, précis, d’un équilibre magistral. Grande année à rouges, petite année à blancs : malgré tout les blancs secs sont savoureux et les liquoreux subtils et fins. Un millésime de maturité et de maîtrise, puissant sans excès, vibrant sans dureté.

Un Bordeaux serein, profond et lumineux — la profondeur tranquille.

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2021 - La fraîcheur retrouvée

Lecture en 2 min

Après trois années de chaleur et de plénitude, 2021 marque le retour à la fraîcheur. Une année plus septentrionale dans son style, qui rappelle les grands classiques d’autrefois. Les vins affichent des degrés modérés, des tanins fins, une tension éclatante. Un Bordeaux délicat, précis, porté par l’élégance et la vivacité du fruit. 2021, c’est la grâce retrouvée de la légèreté.

Analyse météo

Le cycle de 2021 fut exigeant. Un printemps froid et humide a provoqué de fortes gelées en avril, réduisant les rendements sur certaines zones. Le début d’été, pluvieux et frais, ralentit la maturation, avant qu’un mois de septembre lumineux et sec ne renverse la tendance. Cette fin de saison magnifique, accompagnée de nuits fraîches, a permis une maturité lente et complète sur les terroirs bien drainés. Les vendanges, tardives, se sont déroulées sous un ciel clair. Les raisins sont équilibrés : sucres modérés, acidité préservée, tanins fins. 2021, c’est le triomphe de la patience et de la précision.

Rive droite

Sur la rive droite, 2021 s’exprime dans un registre élégant et fluide. Les merlots, mûrs sans lourdeur, livrent des vins d’un fruit éclatant, avec une fraîcheur naturelle et une belle allonge. Saint-Émilion retrouve un style classique : vins droits, raffinés, vibrants, où la minéralité calcaire sublime le fruit rouge. Pomerol, plus concentré, garde son velouté typique, mais dans une expression plus mesurée et florale. Dans les Côtes, Castillon et Francs livrent des rouges sincères, vifs, dynamiques, portés par une belle énergie. Une rive droite fraîche, lisible et harmonieuse.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves livrent des vins d’un éclat rare. Les cabernets sauvignons, récoltés à maturité lente, offrent des rouges droits, fins, d’une pureté aromatique saisissante. Saint-Julien séduit par son équilibre et sa régularité ; Pauillac par sa tension et sa précision ; Saint-Estèphe par sa droiture et son grain ferme mais poli. Margaux retrouve la grâce florale qui fait sa renommée, tandis que Pessac-Léognan livre des rouges d’une distinction sobre, tout en finesse. Une rive gauche élancée, élégante, d’une grande lisibilité — la beauté du classicisme retrouvé.

Blancs secs

2021 est une année exceptionnelle pour les blancs secs. Les conditions fraîches ont favorisé des maturités lentes et des équilibres cristallins. Les sauvignons brillent par leur éclat d’agrumes, leur pureté et leur tension minérale, tandis que les sémillons ajoutent de la rondeur et de la complexité. Les graves profondes signent des vins tendus, salins, précis, d’une intensité aromatique superbe. Des blancs vibrants, droits et lumineux — parmi les plus beaux de la décennie.

Liquoreux

Année difficile pour le Sauternais, frappé par le gel et une botrytisation tardive, mais les crus les plus patients ont produit des vins d’une grande finesse. Moins riches, mais d’un équilibre exemplaire, ils offrent des notes de miel léger, d’abricot frais et de fleur d’acacia. Des liquoreux subtils, aériens, d’une délicatesse rare. Une réussite fragile mais précieuse.

Conclusion

2021 signe le retour de la fraîcheur et de la délicatesse. Les rouges sont précis, digestes, d’un équilibre cristallin ; les blancs, superbes, tendus, lumineux ; les liquoreux, gracieux et raffinés. Un millésime sincère, qui réaffirme le style bordelais dans sa plus noble simplicité.

La fraîcheur retrouvée, l’élégance du naturel.

Le tour des appellations – Coups de cœur

*(Sélection issue des dégustations primeurs)*

**Saint-Émilion :** Pavie-Macquin, Larcis Ducasse, Canon, Clos Fourtet, La Gaffelière

**Pomerol :** La Conseillante, Clinet, Gazin

**Castillon & Francs :** Clos Puy Arnaud, Domaine de l’A, Joanin Bécot

**Fronsac :** Fontenil, La Vieille Cure, Moulin Haut-Laroque

**Pessac-Léognan :** Smith Haut Lafitte, Domaine de Chevalier, Les Carmes Haut-Brion, Pape Clément, Malartic-Lagravière

**Médoc & Haut-Médoc :** La Lagune, Sociando-Mallet, Potensac

**Saint-Julien & Pauillac :** Léoville-Barton, Léoville-Poyferré, Gruaud Larose, Lynch-Bages, Pichon-Comtesse, Grand-Puy-Lacoste

**Margaux :** Brane-Cantenac, Rauzan-Ségla, Giscours, Malescot Saint-Exupéry

**Liquoreux :** Rieussec, Coutet, Suduiraut, Doisy-Daëne, Guiraud

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2022 - La grâce de la chaleur maîtrisée

Lecture en 2 min

Après la trilogie 2018-2019-2020, 2022 s’impose comme un millésime d’exception, né d’une année extrême. Un été brûlant, une sécheresse record… et pourtant, Bordeaux a signé des vins d’un équilibre saisissant. La vigne, forte de son expérience, a su puiser en profondeur, livrant des raisins concentrés mais d’une fraîcheur remarquable. Des rouges puissants et soyeux, de bons blancs secs, des liquoreux rares mais fins : 2022, c’est la grâce de la chaleur maîtrisée.

Analyse météo

Le millésime 2022 restera dans les mémoires pour sa sécheresse : un hiver sec, un printemps chaud, puis un été exceptionnellement aride. Pourtant, la vigne n’a pas souffert autant qu’attendu. Les pluies de juin et d’août ont permis de relancer la maturation. Les vendanges, précoces, se sont déroulées dans une atmosphère sereine. Les raisins étaient petits, à la peau épaisse, riches en tanins et en couleur, mais dotés d’un jus étonnamment frais. 2022 démontre que Bordeaux sait désormais apprivoiser la chaleur sans perdre son équilibre.

Rive droite

Sur la rive droite, les merlots, récoltés tôt, offrent des vins pleins, veloutés, d’une maturité douce. Le Libournais brille par la qualité de ses plateaux calcaires : fruits noirs précis, tanins fins, bouche élancée. Les graves de Pomerol, plus solaire, exprime un velours sensuel et une profondeur suave, sans lourdeur. 2022 c’est la consécration du Cabernet-franc : dense, intense, frais et exaltant. Une rive droite de grand équilibre, charnue et lumineuse.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves confirment le potentiel des grands cabernets sauvignons en année chaude. Les tanins sont d’une finesse magistrale, les fruits éclatants, les structures impeccablement tenues. Saint-Julien, toujours modèle d’homogénéité, affiche une régularité impressionnante. Pauillac atteint une maturité idéale : densité, fraîcheur, allonge majestueuse. Saint-Estèphe livre des vins pleins d’énergie, droits et terriens. Margaux charme par ses notes florales et son raffinement aérien. À Pessac-Léognan, les rouges conjuguent puissance et élégance, équilibre et profondeur. Une rive gauche solaire mais ciselée, vibrante d’énergie et de grâce.

Blancs secs

Année chaude, mais pas si mal pour les blancs secs. Les nuits fraîches d’août et septembre ont préservé la tension aromatique. Les sauvignons sont varietaux et livrent des arômes d’agrumes et de fleurs blanches ; les sémillons plus exigeants ajoutent gras et texture quand ils sont réussis. Les meilleurs vins sont droits aromatiques et savoureux.

liquoreux

Le Sauternais a souffert du manque d’humidité, limitant le développement du botrytis. Il a fallut pouvoir patienter jusqu’à octobre pour enfin voir le champignon. Les vendanges de septembre sont essentiellement passerillées. Pour ceux qui ont attendu mi-octobre, les volumes sont faibles mais les moûts sont incroyablement riches et intenses. Les vins produits offrent une grande profondeur, une belle complexité digne des très grands millésimes avec moins de vivacité.

Conclusion

2022 est une démonstration de maîtrise et de résilience. Malgré la chaleur, Bordeaux a livré des vins complets, équilibrés, vibrants. Les rouges sont puissants mais gracieux, les blancs malgré des conditions peu favorables sont lumineux, les rares liquoreux botrytisés splendides.

Un millésime de plénitude et de modernité, où la chaleur devient lumière — la grâce de la chaleur maîtrisée.

Le tour des appellations – Coups de cœur

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2023 - Le jeu des contrastes

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2023 s’annonce comme une année contrastée et surprenante. Si le vignoble bordelais a connu de fortes pressions de mildiou et des épisodes climatiques extrêmes, les vins produits se distinguent par leur fraîcheur, leur typicité et leur élégance. Moins uniformes que 2022, ils offrent une grande variété de profils selon les terroirs et les choix de vinification. Un millésime de nuances, où la finesse prime sur la puissance pour les rouges — la grâce pour les blancs.

Analyse météo

Le millésime 2023 débute par un hiver frais et peu ensoleillé, retardant le débourrement et épargnant les vignes du gel printanier. Le printemps, alternant douceur et fraîcheur, favorise la pression du mildiou, obligeant les vignerons à une vigilance constante. Heureusement, le mois de mai, chaud et sec, assure une floraison rapide et homogène, sans coulure ni millerandage.

L’été les orages s’enchaines et la vigne poursuit sa croissance : la véraison, très irrégulière, s’étale sur un mois. Enfin, à partir de la mi-août, le temps bascule : chaleur intense, sécheresse. Le mois de septembre chaud et lumineux profite à la maturation et aux vendanges des blancs secs et merlots précoces mais les pluies annoncées pour le 20 du mois laissent craindre la pourriture et précipitent certaines récoltes. Les vendanges, s’échelonnent jusqu’à octobre pour les Cabernet sauvignon qui pouvaient attendre. Les conditions climatiques ont été très favorable au développement de la pourriture noble, et le temps secs et particulièrement chaud jusqu’a la mi-octobre ont permis une belle concentration des raisins destinés aux liquoreux.

Rive droite

Sur la rive droite, la diversité des situations domine tant la pression du mildiou puis de la pourriture distingue les parcelles et les crus. Les terroirs dit froid, calcaires et argilo-calcaires, ont donné des merlots frais, fruités, à la texture veloutée. Les sols plus chauds ont produit des vins plus denses, parfois un peu fermes. La part de Cabernet Franc dans l’encépagement qui ont pu patienter après les pluies à toute son importance. Une rive droite particulièrement nuancée où la main du vigneron a été capital.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves signent un millésime très contrasté, mais souvent brillant sur les grands terroirs. Les cabernets sauvignons réussis sont ceux qui ont pu traverser la semaine de pluies de septembre et pleinement profiter du climat d’octobre. Cela se montrent profonds, racés, d’un classicisme éclatant. Une rive gauche certes incomparable à 2022, mais marquée par de belles réussites sur les sols profonds et bien drainés.

Blancs secs

Les blancs secs sont l’un des points forts du millésime. Préservés des excès de chaleur jusqu’à la mi-août, ils présentent une fraîcheur éclatante et un éclat aromatique remarquable. Les sauvignons sont tendus, sapides, très expressifs, tandis que les sémillons ajoutent moelleux et complexité florale. Les graves profondes livrent des blancs lumineux, pleins, d’un équilibre parfait entre tension et gras. Des vins éclatants, à la fois purs et gourmands — admirables de précision.

Liquoreux

Le Sauternais signe un très grand millésime. Grâce à une alternance idéale d’humidité et de chaleur à la mi-septembre, le botrytis s’est installé précocement et de manière homogène. La concentration des baies fut rapide et naturelle. Les vins allient richesse, intensité aromatique et fraîcheur superbe. Arômes de miel, d’abricot confit, de fruits exotiques et de fleurs blanches. Des liquoreux puissants mais équilibrés, dans la lignée des grandes années récentes.

Conclusion

2023 est un millésime hétérogène dominé par la réussite éclatante des blancs et des liquoreux. Les rouges ne brillent pas mais les meilleurs ravissent les palais par leur potentiel aromatique et la finesse de leurs structures ; ils reflètent assez fidèlement l’expression des terroirs.

Un Bordeaux de contrastes et de clarté, où la main du vigneron a dû guider la nature avec finesse — la précision dans la diversité.

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2024 - fraicheur et plaisir, Le Fruit d’un long combat

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2024 fut un millésime d’efforts ardus, où la nature a mis les vignerons à l’épreuve semaine après semaine. Après des années de chaleur et d’équilibre, Bordeaux retrouve un profil plus frais, plus humide, exigeant une vigilance constante face au mildiou et à la pourriture. Pourtant, malgré les obstacles, la région signe des vins sincères, bien buvants, digestes. Des rouges légers, fruités, des blancs frais et aromatiques, des liquoreux délicats et purs. En 2024, les meilleurs crus sont nées s’une très exigeante rigueur.

Analyse météo

L’année s’ouvre sur un hiver doux mais exceptionnellement pluvieux, rendant les travaux de taille difficiles et retardant le débourrement. Le printemps reste frais et instable, avec des gelées fin avril qui touchent certains secteurs sensibles. Le mildiou, précoce et tenace, s’installe dès la troisième semaine d’avril, imposant une attention permanente au vignoble.

La floraison, en juin, se déroule sous un temps humide, entraînant coulure et millerandage, notamment sur le merlot. L’été, plus sec à partir de juillet, relance la croissance, mais la véraison reste étalée. Août, chaud et lumineux, redonne confiance, favorisant une maturation lente et homogène. En revanche, septembre alterne pluies et fraicheur et un long épisode pluvieux à partir du 20 compromet une partie des vendanges de merlot. Les cabernets, récoltés plus tard, bénéficient d’un temps plus stable et d’une belle fenêtre climatique jusqu’à mi-octobre.

Dans le Sauternais, l’alternance de périodes humides et sèches favorise une botrytisation rapide et régulière, donnant naissance à des moûts purs et aromatiques.

Rive droite

Sur la rive droite, 2024 fut une année d’hétérogénéité. Les terroirs argilo-calcaires de Saint-Émilion ont offert des merlots frais, élégants, délicats. La chair est fine, le fruit éclatant, soutenu par une acidité bien présente. Les zones plus humides montrent davantage de souplesse, et souvent de la dilution, mais propose toutefois une aromatique séduisante. Les meilleurs Pomerol proposent de jolis équilibres et leur suavité naturelle. Une rive droite sincère, dominée par la simplicité, la fraîcheur et le fruitée.

Rive gauche

Le Médoc et les Graves ont profité d’une météo plus clémente en fin de saison. Les cabernets sauvignons qui ont pu être vendangés tard, présentent un profil classique : couleur intense, tanins fins, structure droite. Ils contribuent très nettement à la qualité de l’assemblage final. Margaux, Saint-Julien, Pauillac, Saint-Estèphe, les meilleurs crus expriment leur rigueur avec des vins francs, nets, équilibrés, sans excès. À Pessac-Léognan, les rouges séduisants exprimment une certaine droiture, de la fraîcheur et un fruité éclatant.

Blancs secs

Jolie réussite pour les blancs secs. L’absence de canicule et la fraîcheur des nuits ont permis de préserver des équilibres acides. Les sauvignons très aromatiques expriment des notes de zeste de citron, de pamplemousse et de fleurs blanches ; les sémillons, sur des terroirs appropriés, ajoutent ampleur et suavité. Lorsque les graves sont profondes, celles-ci livrent des vins droits, précis, vibrants, au style pur et cristallin.

Liquoreux

Millésime relativement favorable aux liquoreux. Le botrytis s’est développé tôt et de façon homogène, permettant des tries successives nettes et régulières. Les vins sont purs, un “rôti” bien développé : arômes d’abricot confit, de miel et de fruits exotiques. Certes la bouche manque de chair mais elle et néanmoins savoureuse et équilibrée. . Des liquoreux fins, harmonieux, d’une élégance classique — la douceur de la précision.

Conclusion

2024 ne restera pas dans les annales comme un millésime d’exception, mais comme celui de la résilience. Grâce à la vigilance et la ténacité des vignerons, Bordeaux livre des vins francs, frais et accessibles.

Le tour des appellations – Coups de cœur

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Millésime 2002 – Un millésime de contrastes

Tout commence par une idée.

Résumé

Le millésime 2002 est marqué par une grande hétérogénéité. Les conditions météorologiques difficiles ont pénalisé les merlots précoces, mais une arrière‑saison exceptionnelle a permis aux cabernets de mûrir convenablement. La rive gauche (Médoc, Pauillac, Saint‑Estèphe) s’en sort nettement mieux, avec des vins droits, fruités et équilibrés. La rive droite, plus riche en merlots, livre des vins plus chétifs ou creusés, mais certains terroirs de Castillon et de Saint‑Émilion tirent leur épingle du jeu. Les blancs secs sont frais et équilibrés ; les liquoreux sont riches en sucre mais parfois lourds.

Analyse météo

Les notes de l’Institut d’œnologie et de l’UGCB décrivent une année difficile. Le printemps est pluvieux, entraînant coulure et millerandage ; juillet et août sont frais et peu ensoleillés. En septembre, un “miracle” climatique se produit : un mois de temps chaud, sec et ensoleillé redonne espoir aux vignerons, assèche le botrytis et permet une bonne maturité des raisins. Les merlots, vendangés tôt, restent hétérogènes et acides ; les cabernets sauvignons profitent pleinement de la chaleur tardive et donnent des vins très aromatiques, avec des tanins souples et veloutés. Les liquoreux présentent une forte concentration en sucre, parfois provoquée par l’osmose inverse ; la richesse domine souvent l’élégance.

Description par appellation

  • Barsac–Sauternes (blancs) : millésime ingrat. Les nez sont fermés et dominés par la levure ou l’alcool, le sucre est massif et écœurant. Les vins restent nets et acides mais demandent un long élevage. Coup de cœur pour Clos Haut‑Peyraguey, très équilibré, et Doisy Vedrines, qui offre une fraîcheur intense. Broustet est jugé parfait pour la table grâce à sa buvabilité.

  • Pessac‑Léognan blanc : beau millésime sans être grand. Les sauvignons sont réussis ; les meilleurs vins allient volume et fraîcheur (Haut‑Bergey, La Tour Martillac, Malartic‑Lagravière, De France, Couhins‑Lurton). Le sommet est Laville Haut‑Brion, riche, élégant et long. Les seconds vins de Haut‑Brion et La Mission Haut‑Brion sont remarquables.

  • Bordeaux blanc et Entre‑deux‑Mers : vins frais, aromatiques, simples mais plaisants. Charmes Godard séduit par son volume bourguignon et ses accents floraux. Reynon vieilles vignes met l’accent sur la nervosité du sauvignon, et Fontenille éclate de fruit grâce à la muscadelle.

  • Médoc (rouge) : l’appellation la plus homogène. Les vins présentent un beau fruit mûr, des tanins doux et peu d’artifice. Quelques vins souffrent d’un élevage trop boisé (Vieux Robin, Patache d’Aux), mais la majorité – Castera, Du Périer, La Clare, Noaillac, Ramafort, ainsi que les seconds vins Fontaine de l’Aubier et Haut‑Myles – offre un raisin pur et généreux.

  • Haut‑Médoc : plus hétérogène, avec des dilutions et des finales agressives. Les meilleures réussites sont Belgrave, Citran, Cambon La Pelouse, Cissac, Sénéjac et surtout Clément Pichon, qui atteint un niveau de cru bourgeois exceptionnel.

  • Margaux : millésime peu volumineux et tannique. Parmi les non classés, La Gurgue et La Tour de Mons séduisent par leur élégance. Monbrison est l’un des meilleurs flacons, tous crus confondus. Chez les classés, Du Tertre présente une belle structure et Lascombes combine volume et longueur, tandis que Brane‑Cantenac reste très typé Margaux mais un peu austère.

  • Listrac et Moulis : quelques belles surprises. Saransot‑Dupré est salué pour son équilibre parfait ; Mayne Lalande offre beaucoup de fruit. Poujeaux et Chasse‑Spleen en Moulis sont réussis mais leurs tanins sont un peu durs.

  • Saint‑Julien : de beaux fruits mais des tanins parfois durs. Gruaud Larose est très élégant. Talbot et Lagrange affichent un beau volume mais leurs finales sont chaudes et boisées.

  • Pauillac : le cœur du millésime. Les vins conjuguent fruit, volume et structure. Lynch‑Bages, Haut‑Bages Libéral et Pontet‑Canet forment un trio de tête. Pichon Baron, Grand Puy Ducasse, Pibran sont prometteurs mais encore boisés.

  • Saint‑Estèphe : structures puissantes et tanins serrés. Château Clauzet signe un des plus beaux vins de tout Bordeaux. Les Ormes de Pez, Haut‑Marbuzet, Cos Labory, Phélan Ségur, Coutelin Merville et Tour de Pez complètent le palmarès.

  • Pessac‑Léognan rouge : beaucoup de vins manquent de fraîcheur et sont marqués par l’alcool ou le bois. Domaine de Chevalier reste frais et équilibré. Ferrande, Haut‑Bergey, Pape‑Clément, Smith Haut Lafitte, Malartic‑Lagravière et la famille Haut‑Brion/La Mission (avec leurs seconds vins) figurent parmi les réussites.

  • Rive droite : globalement plus faible. Les Bordeaux et Bordeaux Supérieur doivent être bus pour leur fruit immédiat ; seul Gree Laroque sort du lot. À Blaye, Dubraud et Bel Air La Royère brillent par leur structure ; Mondésir Gazin et Petits Graviers offrent finesse et fruit. Nodoz (Côtes de Bourg) présente un fruit rond un peu chaud. Premières Côtes de Bordeaux : Montjouan, Nénine, Clos Saint‑Anne, Puy Bardens et Reynon sont de beaux vins classiques.

    • Côtes de Francs : Puygueraud et La Prade dominent, avec des fruits explosifs et des tanins fondus ; Château de Franc, Pélan et la cuvée Georges sont également de belle facture.

    • Côtes de Castillon : haut niveau. Les vins ronds (Joanin‑Bécot, Domaine de l’A) et les vins charpentés (Clos des Lunelles, Valmy Dubourdieu Lange, Veyry) comptent parmi les meilleurs rouges de la rive droite.

    • Saint‑Émilion et satellites : qualité très variable. Monbousquet, Moulin Saint‑Georges et Petit Cheval incarnent la finesse. Parmi les grands crus classés, Pavie Macquin, Troplong Mondot, Pavie Decesse et Grand Mayne tirent leur épingle du jeu. Chez les 1ers GCC, Clos Fourtet, Figeac, Beauséjour Bécot, La Gaffelière et Ausone allient fraîcheur et structure.

    • Pomerol : très touché par le faible volume de merlot, mais Certan de May, Vieux Château Certan et Vieux Maillet réalisent des vins surprenants par leur fraîcheur et leur élégance.

    • Lalande de Pomerol : millésime difficile, seul La Fleur de Bouard sort du lot.

    • Fronsac/Canon Fronsac : beaucoup de vins mûrs, ronds et chauds ; La Rousselle signe son plus beau millésime, tandis que Haut Carles, Moulin Haut Larroque et Barrabaque sont à retenir.

Quelques notes de dégustation

Vos feuilles de dégustation individualisées (degu.xls) font ressortir quelques bouteilles mieux notées :

  • Clos Puy Arnaud (Côtes de Castillon) : 17/20 – magnifique équilibre, tanins serrés et grande longueur.

  • Veyry (Castillon) : 17/20 – puissant, bien mûr, tanins ronds.

  • Boutisse, Sansonnet, Quinault (Saint‑Émilion GC) : 14/20 – vins classiques, fruités et bien structurés.

  • Joanin‑Bécot, Domaine de l’A, Valandraud (Castillon et Saint‑Émilion) : 14/20 – jolis fruits et notes épicées.

  • Haut Carles (Fronsac) : 15/20 – fruit mûr, tanins suaves.
    Ces notes confirment la hiérarchie décrite plus haut : les meilleurs scores vont aux vignerons de Castillon et aux cuvées de niche en rive droite.

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Millésime 2004 – La sagesse bordelaise

Tout commence par une idée.

Résumé

Le millésime 2004 est un millésime classique et hétérogène. Après les excès de 2003, les vignerons reviennent à plus de finesse. Les rendements sont élevés et les vins, souvent dilués, reflètent fidèlement leur terroir : la rive gauche obtient les meilleurs résultats grâce aux cabernets, tandis que la rive droite, dominée par les merlots, produit des vins plus légers. Les blancs secs sont très réussis, alliant fraîcheur et élégance. Les liquoreux sont riches mais parfois lourds. Globalement, 2004 est un millésime pédagogique : il met en valeur la typicité des appellations et récompense les vinificateurs qui ont accepté les limites du millésime plutôt que d’essayer de surconcentrer les vins.

Analyse météo

Les notes d’« Impressions générales » décrivent un printemps humide, un été frais et un automne long et doux. Les pluies de mai ont créé une floraison hétérogène et des baies riches en eau. L’été frais a favorisé l’expression aromatique des blancs secs, tandis que les rouges ont souffert de dilution. L’automne ensoleillé a permis aux cabernets sauvignons sur graves de mûrir correctement. La vendange des liquoreux a débuté très tôt (10 septembre) avec une première trie importante ; l’ensoleillement d’octobre a ensuite favorisé le passerillage. Sur le plan gustatif, les rouges montrent souvent une pyrazine (arôme de poivron/tomate verte) caractéristique des cabernets pas totalement mûrs. Malgré la dilution, les meilleurs vins retrouvent une lisibilité “à l’ancienne”, avec une fraîcheur et une fluidité qui feront plaisir à la table.

Description par appellation

Les documents « Résumé 2005 » et les tableaux de dégustation nous donnent une grille d’évaluation des meilleurs 2004 :

  • Bordeaux / Entre‑deux‑Mers / Côtes de Blaye : Très beau trio Bonnet (E2M), Reignac (Bordeaux) et Launay ; de bons vins de plaisir comme Charmes Godard, Marjosse ou Sainte‑Marie.

  • Bordeaux supérieur : Le Pin Beau Soleil est superbe ; Launay et Gree Laroque excellent ; Villa Mongiron et Penin offrent de jolis vins.

  • Premières Côtes de Bordeaux : La Doyenné, Reynon et De Pic livrent des vins bien équilibrés.

  • Côtes de Bourg / Côtes de Blaye : Tayac, Epicuria de Martinat, Segonzac, Haut Colombier et Bel Air La Royère sont les bouteilles les mieux notées.

  • Côtes de Francs : excellent Puygueraud ; très bons La Prade, Cru Godard, Pelan et De Francs “les Cerisiers”.

  • Côtes de Castillon : magnifique Clos Puy Arnaud (classement “Excellent”), suivi de Veyry, Valmy Dubourdieu Lange, Cap de Faugères et Joanin‑Bécot, Domaine de l’A, Roque le Mayne, Côte Montpezat.

  • Satellites de Saint‑Émilion : les meilleures notes vont à du Courlat et Messile Aubert (Assez bien).

  • Saint‑Émilion : La Croix Bonelle est noté “Bien”.

  • Saint‑Émilion Grand Cru : Petit Cheval et L’Évêché décrochent l’“Excellent”; La Grace Dieu des Prieurs Fortin, Rocher Bellevue Figeac, Petit Gravet Aîné, Faugères, Péby Faugères et Barde Haut reçoivent un “Très bien”; une longue liste (Virginie de Valandraud, Fombrauge, Quinault l’Enclos…) obtient la mention “Bien”.

  • Saint‑Émilion Grand Cru classé : Pavie Macquin et Larcis Ducasse sont “Excellent”; Balestard La Tonelle, La Couspaude, Grand Pontet et Bellevue “Très bien”; Les Grandes Murailles, Corbin Michotte ou Villemaurine “Bien”.

  • Saint‑Émilion 1er Grand Cru classé : Clos Fourtet et Beauséjour Bécot sont jugés “Superbes”; Angélus est “Excellent”; Bélair, La Gaffelière et Trottevieille sont “Très bien” ou “Bien”.

  • Lalande de Pomerol : La Fleur de Bouard est “Bien”.

  • Pomerol : “Bien” pour La Conseillante, La Pointe, L’Évangile et Le Gay ; “Assez bien” pour Feytit Clinet, Beauregard, Vieux Maillet, etc.

  • Fronsac / Canon Fronsac : excellente La Rousselle, très bon Richelieu ; De la Rivière et Dalem “Bien”.

  • Sauternes / Barsac : Clos Haut‑Peyraguey et La Tour Blanche obtiennent “Excellent” ; De Malle est “Très bien” ; Rabaud Promis, Rieussec et Lamothe Despujols sont “Bien” ; de nombreux domaines (Doisy Vedrines, Sigalas Rabaud, Guiraud, Suduiraut…) sont “Assez bien”.

  • Pessac‑Léognan blanc : très beaux vins de Larrivet Haut‑Brion, Fieuzal, Pape Clément, Domaine de Chevalier, Haut Bergey, Bouscaut et Carbonnieux ; “Bien” pour De France, Smith Haut Lafitte, Pique Caillou et La Tour Martillac.

  • Pessac‑Léognan rouge : “Excellent” pour Larrivet Haut‑Brion, Olivier et Ferrande ; “Très bien” pour Pape Clément et Domaine de Chevalier ; “Bien” pour Bouscaut, Fieuzal, Les Carmes et Haut‑Bailly.

  • Médoc : Preuillac, Tour Haut Caussan et La Tour de By sont les plus réussis ; D’Escurac, Castera, Rollan de By et Bournac sont jugés “Bien”.

  • Haut‑Médoc : Du Retout est le seul “Excellent”; Clément Pichon, D’Agassac et Camensac sont “Très bien”; Lestage Simon, Hanteillan, Paloumey, Lamarque et La Tour Carnet sont “Bien”.

  • Listrac : Fourcas Dumont, Cap Léon Veyrin et Mayne Lalande sont les meilleures bouteilles.

  • Moulis : Poujeaux décroche la mention “Excellent”; Dutruch Grand Poujeaux et Chasse Spleen sont “Très bien”.

  • Margaux : Palmer est jugé “Fabuleux”; Cantenac Brown, Lascombes, Dauzac et Alter Ego sont “Excellent”; Prieuré Lichine, Monbrison, Deyrem Valentin, Tour de Mons, Du Tertre et Siran sont “Très bien”.

  • Saint‑Julien : Lagrange est “Excellent”, Gruaud Larose “Très bien”; Talbot, Léoville Poyferré et Beychevelle obtiennent “Assez bien”.

  • Pauillac : Latour et Pichon Baron sont considérés comme “Fabuleux”; Grand Puy Ducasse “Superbe”; Pontet‑Canet, Clerc Milon et Les Forts de Latour sont “Excellent”. Haut‑Bages Libéral et Batailley sont “Très bien”.

  • Saint‑Estèphe : Haut Marbuzet reçoit “Superbe”; Phélan Ségur, Château de Pez, Ormes de Pez et Clauzet “Excellent”; Tour de Pez est “Bien”.

Quelques notes de dégustation

Les feuilles de dégustation du millésime 2004 (primeurs 2005.xls) confirment ces classements. Parmi les vins dégustés à l’aveugle, les notes les plus élevées vont à :

  • Caillou : 15/20 – bouche pleine de fruit blanc, légère touche grillée, alcool bien maîtrisé.

  • Lamothe Despujols : 15+ – bouche fraîche et nerveuse, finale un peu brûlante mais bien menée.

  • Filhot : 15+/16 – belle puissance, fruit et fleur, longueur remarquable, finale un peu chaude.

  • De Malle : 16+/16 – riche et puissant, fruit confit (abricot sec), finale alcooleuse.

  • Rabaud Promis : 15/20 – fruit confit et joli équilibre.

  • Doisy Vedrines : 14+/15– – vin de fruit frais légèrement confit, plutôt court mais plaisant.
    Ces notes montrent que les liquoreux les plus performants (De Malle, Filhot, Lamothe Despujols) se hissent autour de 15–16/20, confirmant les mentions “Très bien” à “Excellent” attribuées dans le classement par appellation.

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Bordeaux 2000‑2022 : panorama des millésimes et appellations à chérir… ou à fuir

Tout commence par une idée.

2000 – 2005 : les classiques revisités

  • 2000 : millésime solaire, très homogène. Les merlots mûrissent parfaitement tout en restant frais. Grands succès en rive droite (Pomerol, Saint‑Émilion) et dans les appellations satellites ; les meilleurs crus du Médoc rivalisent avec eux.
    À privilégier : Pomerol, Saint‑Émilion et Pauillac.
    À éviter : Sauternes/Barsac (millésime médiocre) et Pessac‑Léognan blanc.

  • 2001 : retour à un style plus classique ; maturation lente, tanins fins et arômes de fruits rouges. Les liquoreux de Sauternes/Barsac sont particulièrement réussis grâce à une botrytisation régulière.
    À privilégier : Sauternes/Barsac, Pessac‑Léognan blanc et Saint‑Julien.
    À éviter : certains Pomerol et Saint‑Émilion, plus austères.

  • 2002 : millésime traditionnel, sauvé par un septembre chaud après un été frais. La rive gauche (Cabernet Sauvignon) domine ; Pomerol et Saint‑Émilion offrent des vins verts et peu mûrsthewinecellarinsider.com.
    À privilégier : Pauillac, Saint‑Julien, Haut‑Médoc (vins cabernets)thewinecellarinsider.com.
    À éviter : Pomerol et Saint‑Émilion (tannins rustiques)thewinecellarinsider.com, certains liquoreux mollassons.

  • 2003 : canicule historique. Beaucoup de vins sont surmûrs, riches en alcool et parfois déséquilibrés. Les meilleurs réussissent des vins chaleureux et concentrés, notamment à Saint‑Estèphe et dans le Médoc nord.
    À privilégier : Saint‑Estèphe, Médoc nord, Haut‑Médoc.
    À éviter : Saint‑Émilion et Pomerol (souvent surmûrs) et certains Sauternes lourds.

  • 2004 : plus grande récolte de l’histoire bordelaise. Été frais et pluvieux, mais septembre ensoleillé ; les rendements élevés rendent le millésime hétérogènethewinecellarinsider.com. Les meilleurs vins montrent une belle fraîcheur mais certains présentent des notes de verdure.
    À privilégier : Saint‑Julien et Pauillac (Leoville Poyferré, Pichon Lalande…) ainsi que Angelus, Pavie et Larcis‑Ducasse sur la rive droitethewinecellarinsider.com.
    À éviter : les entrées de gamme du Médoc qui n’ont pas trié leur récolte et les Sauternes moyens.

  • 2005 : unanimement salué comme exceptionnel : maturité parfaite, structure et fraîcheur. Les vins ont une longévité remarquable.
    À privilégier : Saint‑Julien, Pauillac, Pessac‑Léognan (rouges et blancs) et les Côtes (Castillon, Francs).
    À éviter : certains Pomerol jugés moins flamboyants et quelques liquoreux très sucrés.

2006 – 2010 : variations et contrastes

  • 2006 : année fraîche et humide. Les vins rouges sont structurés et parfois austères ; seuls les terroirs sérieux brillent.
    À privilégier : Saint‑Julien (Léoville‑Poyferré, Langoa Barton), Côtes de Castillon/Francs et quelques Sauternes (Yquem, Doisy Daëne).
    À éviter : Pessac‑Léognan rouges (souvent durs), Pomerol et Lalande‑de‑Pomerol.

  • 2007 : millésime difficile et pluvieux. Les rouges sont légers et doivent être bus jeunes ; les blancs secs et Sauternes s’en sortent mieux.
    À privilégier : Sauternes/Barsac, Pessac‑Léognan blanc et quelques rouges souples du Médoc.
    À éviter : Saint‑Émilion et Pomerol (tanins verts), la plupart des Médocs austères.

  • 2008 : année fraîche mais ensoleillée en fin de saison, donnant des rouges tendus, avec une belle acidité.
    À privilégier : Pauillac et Saint‑Julien (vins droits et élégants), Pomerol.
    À éviter : appellations de second rang du Médoc et Saint‑Émilion dilués.

  • 2009 : millésime de maturité extrême. Les rouges sont opulents, riches en alcool et très séduisants jeunes ; hétérogénéité notable entre propriétés.
    À privilégier : Pomerol et Saint‑Émilion (vins luxuriants), Pauillac et Margaux.
    À éviter : certains Saint‑Estèphe et Haut‑Médoc en surmaturité.

  • 2010 : grande année, plus structurée que 2009. Tanins puissants mais mûrs ; vins de longue garde.
    À privilégier : Pauillac, Saint‑Julien et Pomerol.
    À éviter : quelques appellations satellites dont les merlots n’ont pas mûri.

2011 – 2015 : modernité et sélections

  • 2011 : millésime hétérogène, avec floraison précoce et été mitigé. Les crus de Pomerol et certaines Côtes de Bordeaux tirent leur épingle du jeu.
    À privilégier : Pomerol, Côtes de Castillon, quelques liquoreux élégants.
    À éviter : Médoc trop austère, Sauternes un peu maigres.

  • 2012 : conditions difficiles (pluie, grêle, coulure). Les merlots précoces de Pomerol s’en sortent bien, mais les Médocs sont plus légers.
    À privilégier : Pomerol, Lalande‑de‑Pomerol, certains Saint‑Émilion.
    À éviter : Haut‑Médoc, Margaux et Sauternes.

  • 2013 : très compliqué, avec un été frais et pluvieux. Les rouges sont légers et acidulés ; les blancs secs sont brillants.
    À privilégier : Pessac‑Léognan blanc et Sauternes (liquoreux fins).
    À éviter : quasiment toutes les appellations rouges (Médoc et rive droite).

  • 2014 : année océanique, plutôt équilibrée. Tanins modérés et finale fraîche ; de bons rapports qualité‑prix.
    À privilégier : Pauillac, Saint‑Estèphe et Pessac‑Léognan blanc.
    À éviter : certaines parcelles de Saint‑Émilion et Sauternes manquant de concentration.

  • 2015 : superbe millésime, chaud mais sans excès. Large palette de vins entre 15 et 18/20 ; Côtes de Castillon et Francs surprennent agréablement.
    À privilégier : Pomerol, Saint‑Émilion, Pessac‑Léognan rouge et les appellations satellites (Castillon, Francs).
    À éviter : quelques Médocs où le boisé domine et certains liquoreux manquant de fraîcheur.

2016 – 2020 : renouveau et précision

  • 2016 : considéré comme une référence moderne. Un printemps pluvieux suivi d’un été sec et d’une arrière‑saison lumineuse a produit des rouges d’un équilibre magistral.
    À privilégier : Pauillac, Saint‑Julien, Pomerol.
    À éviter : certains Sauternes manquant de concentration, quelques Saint‑Estèphe austères.

  • 2017 : gel printanier important, production réduite. Vins fins et fruités, à boire plutôt jeunes.
    À privilégier : Pessac‑Léognan blanc, Barsac/Sauternes et quelques Pomerol précoces.
    À éviter : Médoc et Saint‑Émilion souvent maigres.

  • 2018 : millésime chaud avec des rendements généreux. Vins concentrés mais gardant une acidité suffisante grâce aux nuits fraîches.
    À privilégier : Saint‑Émilion, Pomerol, Pauillac.
    À éviter : certaines parcelles de Saint‑Estèphe et de Sauternes manquant de fraîcheur.

  • 2019 : très homogène et équilibré. La plupart des vignobles ont produit des vins séduisants, avec des tanins mûrs et une belle fraîcheur.
    À privilégier : Pauillac, Saint‑Julien et Pomerol.
    À éviter : peu d’appellations à proscrire, si ce n’est quelques Bordeaux supérieurs dilués.

  • 2020 : conditions chaudes et sèches. Les vins présentent un fruit intense et des degrés d’alcool élevés, mais les meilleurs conservent de la tension.
    À privilégier : Pomerol, Saint‑Émilion et Pessac‑Léognan.
    À éviter : Sauternes souvent déséquilibrés, quelques Margaux en surmaturité.

2021 – 2022 : défis climatiques

  • 2021 : gel sévère et forte pression du mildiou. Les rouges sont plus légers mais offrent des profils plus frais ; les dégustations montrent des scores entre 14 et 16/20.
    À privilégier : Pessac‑Léognan blanc et quelques rouges de la rive droite.
    À éviter : Médoc et liquoreux très affectés par le gel.

  • 2022 : année de chaleur et de sécheresse record. Les rendements sont faibles, les degrés élevés, mais certains domaines réalisent des vins surprenamment équilibrés.
    À privilégier : Saint‑Émilion (Canon, Beauséjour DL), Pomerol et les crus du Médoc qui ont conservé de la fraîcheur.
    À éviter : quelques appellations de plaines argileuses où la chaleur domine et certains blancs manquant d’acidité.

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